Résumé de la 77e partie n Au Rameau d'Olivier, seul Rathbone les inquiète... Le jour où, à Londres, elle fit la connaissance d'Edward, le jeune homme avait dit que l'affaire de son patron lui paraissait «pas catholique». Cette opinion, elle se le demandait pour la première fois, d'où lui venait-elle ? Il faudrait le trouver. Savoir pourquoi Edward avait eu cette impression, connaître le mot, l'incident, qui éveilla ses soupçons. De même, Victoria elle-même devrait réfléchir pour établir de façon certaine pourquoi elle avait été si surprise, au Tio Hôtel, d'apercevoir sir Rupert Crofton Lee, assis au soleil, sur son balcon. Sans doute, elle pensait qu'il était à l'ambassade, et non pas au Tio. Mais cela ne suffisait pas à tout expliquer. Elle avait eu le sentiment très net d'un détail qui ne «collait» pas. Lequel ? Elle, se promit de le rechercher. Quant à Edward, elle l'inviterait à se remémorer par le menu ses premières rencontres avec le docteur Rathbone, pour retrouver ce qui avait pu l'amener à prendre le Rameau d'Olivier pour une entreprise suspecte. Seulement, quand pourrait-elle lui parler seule à seul ? Il était presque tout le temps en voyage et elle n'avait pas eu une conversation avec lui depuis son entrée au service du docteur Rathbone ! Pour ne pas le voir plus que ça, songeait-elle avec mélancolie, j'aurais aussi bien fait de rester en Angleterre ! L'événement ne devait pas tarder à lui prouver qu'elle se trompait. Le lendemain, en effet, Edward vint lui apporter quelques feuillets manuscrits à dactylographier. — Le docteur Rathbone, lui expliqua-t-il, vous prie de taper cela tout de suite. Faites particulièrement attention à la page deux... Elle fourmille de noms arabes à l'orthographe terriblement compliquée... Victoria poussa un soupir, glissa une feuille de papier sous le rouleau de sa machine et se mit à la besogne. L'écriture du docteur Rathbone était assez lisible. La première page copiée, Victoria découvrit la seconde et comprit pourquoi Edward l'avait signalée à son attention : une petite note manuscrite, de la main d'Edward, était épinglée au feuillet. Elle disait : Demain matin, vers onze heures allez vous promener le long du Tigre, un peu plus loin que le Beit Malek Ali. Le lendemain était un vendredi, jour de congé. Victoria, tout heureuse, décida qu'elle mettrait son beau corsage vert jade. Et aussi qu'elle se ferait donner un shampooing. — J'en ai besoin, dit-elle à haute voix. Catherine, qui travaillait à la table voisine, leva la tête. — Vous dites ? Victoria, qui avait déjà transformé le billet d'Edward en une boulette minuscule, se tourna vers Catherine. — Je dis que mes cheveux ont besoin d'être lavés. Mais les salons de coiffure sont si sales que je ne sais où aller... — Ils sont sales et ils sont chers. Heureusement, je connais une fille qui lave très bien les cheveux et chez qui les serviettes sont propres. Je vous conduirai... (à suivre...)