Evolution Elle est bien loin l?époque du parfum Ploum Ploum et de la crème coiffante Pento. Hier, obligé d?accepter ce qu?on lui imposait comme produits, le consommateur algérien est, aujourd?hui, le roi courtisé par des dizaines de marques. En effet, après tant d?années de frustration, le consommateur se trouve face à un champ infini de labels et de produits dédiés à son bien-être. La femme, plus particulièrement, ne compte plus les marques de lotions, crèmes et autres accessoires de beauté, des produits spécialement conçus pour son plus grand plaisir. En effet, depuis plus d?une décennie, la beauté et le bien-être sont devenus un art de vivre pour ne pas dire une philosophie. Aux coiffeuses des jeudis après-midi se sont joints les salons d?esthéticiennes qui connaissent un engouement croissant. Les quelques sous dépensés jadis pour un flacon d?eau de Cologne de 80° et un savon «riha» ne suffisent plus. Aujourd?hui, c?est tout un budget qu?on alloue pour se procurer les parfums, déodorants et autres shampooings de marque étrangère. Pour les hommes, le lexique s?est élargi pour englober l?after-shave, le gel coiffant, fixant et démêlant et bien d?autres lotions qui ne figuraient pas dans leur dictionnaire. Toutefois, la révolution est de taille chez les femmes. Les boîtes de maquillage ne connaissent plus de limites en couleurs et en volume. Les allées et venues chez la coiffeuse se multiplient autant que la bourse le permet. L?esthéticienne, pour sa part, étale des quantités impressionnantes de crèmes à longueur de journée sur des kilomètres de peau avides de plus de blancheur et d?éclat. Cet engouement est d?autant plus visible au passage de spots publicitaires vantant les mérites de produits présentés comme incontournables. Ainsi, une véritable fièvre acheteuse s?est emparée de l?Algérien(ne) qui découvre que son corps doit être bichonné. Mais l?Algérien(ne) est exigeant, il veut un produit «marka» venu droit «men aândhoum», un produit qui a dû passer sur TF1 ou Canal +, de préférence conseillé par Tom Cruise ou Jennifer Lopez. De cette façon, il aura l?impression d?être un privilégié, lui qui a longtemps été privé des plaisirs de la vie. Par ailleurs, ce phénomène est plus perceptible dans les grandes agglomérations du pays. Les petits bourgs, pour leur part, n?ont pas encore été touchés par cette frénésie et l?on s?y contente du produit algérien. Il est vrai que là-bas les préoccupations sont tout autres.