Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le Parti des travailleurs ne croit pas à la propagation de la révolution tunisienne en Algérie. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti à Alger, Louisa Hanoune était fière d'annoncer que son parti n'a pas «attendu le révolution tunisienne pour réclamer la levée de toutes les restrictions aux libertés».Dans une allusion au RCD, la secrétaire générale du PT a refusé de comparer l'Algérie à la Tunisie. «Ceux qui pensent pouvoir importer la révolution tunisienne en Algérie se trompent», a-t-elle dit avant de préciser que son parti est «le premier à demander une assemblée constituante» en «temps de paix». Cependant, a-t-elle poursuivi, «le régime algérien n'est pas le régime tunisien». Pourquoi ? «Les jeunes savent que des projets ont été construits et des emplois ont été créés. Cela n'existe pas en Tunisie». Et puis, a-t-elle ajouté, «l'Algérie n'est pas une dictature». «Nous attendons que ceux qui parlent de détenus présentent le nom d'un seul détenu politique en Algérie», en référence à la revendication du RCD portant sur «la libération des détenus» politiques. Plus tranchante, sans citer de noms, Louisa Hanoune a dit ne pas comprendre comment «on peut applaudir l'accord d'association avec l'Union européenne, présenter le régime de Ben Ali comme exemple et prétendre être l'ami du peuple tunisien».«Nonobstant les organisateurs de la dernière marche [celle du RCD, ndlr], nous estimons que le déploiement policier est absurde. Rien ne justifie une telle mesure. Ni l'aspect sécuritaire, puisque la paix est revenue, ni encore moins l'ampleur, pas du tout importante, de la marche. On aurait pu laisser les gens marcher», a soutenu Mme Hanoune qui qualifie les initiatives de ces derniers jours, dont elle ne se sent pas concernée, de «gesticulations politiques». «Cela ne nous intéresse pas», a-t-elle tranché, révélant que son parti a reçu une invitation du MSP. «Nous allons discuter avec lui. Mais notre position ne changera pas», a ajouté la pasionaria du Parti des travailleurs.«Nous n'avons été invités par personne», a encore indiqué Louisa Hanoune en réponse à une question sur la marche à laquelle a appelé le groupe des syndicats autonomes et des partis politiques. «Chacun est libre de marcher avec qui il veut, même si nous estimons que la marche n'est pas la solution. Nous revendiquons, par contre, le droit de chacun de marcher», a-t-elle précisé.