La SG du PT a commenté, hier, lors d'une rencontre avec la presse, au siège de son parti, les derniers développements de l'actualité. La situation en Tunisie qu'elle dit «suivre au jour le jour» a pris la part du lion. Elle clamera que «c'est une véritable révolution avec des implications sociales et économiques». «Ce n'est pas une révolution bourgeoise inspirée des centres de décision impérialiste, réduite à la revendication de droits formels», dira-t-elle. Elle a salué la position de l'UGTT et loué le rôle et l'action du conseil national et des comités populaires qui ont appelé dans leurs déclarations à la rupture totale avec le système de Ben Ali. «Cette révolution porteuse de revendications, comme l'expropriation des biens de la famille de Ben Ali, la renationalisation, le refus des interventions étrangères ou de toute normalisation avec l'entité sioniste, est un moment de rupture». Elle mettra surtout en évidence cette résurgence d'une volonté d'élire une Assemblée constituante. «C'est notre revendication aussi pour bâtir un nouveau système politique qui ne sera plus prisonnier des vestiges du parti unique». Elle plaidera ensuite pour la levée de l'état d'urgence, l'ouverture des médias lourds et l'organisation libre de marches et de manifestations. «Le PT pour autant ne fait pas, selon elle, de l'opposition pour l'opposition». «Nous sommes contre la dissolution de l'Etat algérien et nous avons des lignes rouges», a-t-elle expliqué. Certes, elle qualifie le déploiement du dispositif sécuritaire lors de la dernière marche du RCD «d'absurde et de peu adapté à l'ampleur de la marche qui s'est revelée modeste». Pour autant, elle suggère qu'elle ne peut rejoindre ou soutenir des initiatives de partenaires qui «défendent le libéralisme, la privatisation et veulent tromper l'opinion». UN POINT D'APPUI Evoquant l'actualité nationale, elle expliquera que «ceux qui croient pouvoir importer de Tunisie des recettes pour déclencher une révolution se trompent lourdement». Elle décochera quelques flèches à ceux qui «louaient le modèle Ben Ali, les privatisations, en un mot, ce que refusent les Tunisiens pour venir aujourd'hui soutenir cette révolution». Mme Hanoune a surtout expliqué la position de son parti sur ce qu'elle qualifie d'agitation politique. «Nous respectons les partis. Chacun est libre de mener les initiatives qu'il veut mais nous avons notre propre lecture des événements». Elle soutiendra que la situation en Algérie n'a rien à voir avec celle qui prévalait en Tunisie. «On a, certes, chez nous des mouvements de colère mais nous avons aussi un programme d'investissements publics, des programmes de réalisation de logements sociaux qui malgré les insuffisances n'ont pas d'équivalent en Tunisie». «L'Algérie est loin d'être soumise aux injonctions du FMI, de l'OMC et doit trouver en la révolution tunisienne un point d'appui plutôt qu'une source de crainte ». Son parti se bat dans les institutions et sur le terrain mais nous soutiendrons toujours les initiatives qui confortent la souveraineté nationale et les acquis des couches populaires», a-t-elle affirmé. Interrogée sur l'affaire du jeune qui s'est immolé à Boukhadra, elle dira que «le président de l'APC ne fait plus partie du PT, étiquette sous laquelle il avait été élu depuis le début 2009». Elle qualifiera les dernières révélations de WikiLeaks sur les élections de 2009 «de forme de pression au même titre que les notations de la Coface». «On veut faire jouer à l'Algérie sur la Tunisie le même rôle de Moubarak dans la question de Ghaza mais le peuple algérien n'a acceptera jamais». Enfin, sur la grève d'ArcelorMittal, elle estimera le «moment venu de mettre fin au contrat de partenariat sans indemnisation ni rachat du complexe».