Discussion n Le rôle de la femme dans le journalisme a été le thème d'un débat animé, hier, au Centre culturel espagnol et ce, à l'initiative de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa) et de l'Institut Cervantès. Cette rencontre, qui s'inscrit dans la continuité de la célébration de la Journée internationale de la femme, a été animée par trois journalistes algériennes, à savoir Fatiha Mouassa, Khalida Anad, Naïma Terkache, et deux espagnoles : Inés García Albi, Edurne Arbeloa. L'objectif consistait à retracer pour chacune d'elles le parcours mené dans le monde de la communication et de l'information, comme il a été également question de raconter et de partager leurs expériences , mais aussi de débattre et d'échanger des idées et des opinions quant à leur métier ainsi que leurs plus remarquables ou exceptionnelles expériences tout au long de leurs carrières professionnelles comme femmes et journalistes. Tout en simplicité, elles ont mis l'accent sur leurs expériences dans le domaine de l'information et les problèmes qu'elles rencontrent dans l'exercice de leur profession. Le point commun entre ces cinq journalistes est le sacrifice qu'elles ont consenti. En effet, toutes s'accordent à relever les sacrifices faits par la femme journaliste pour rapporter, traduire ou faire connaître la réalité de la société à laquelle elle appartient et dans laquelle elle évolue. Sur ce point-là, elles ont été unanimes à reconnaître l'effort de ces femmes qui, souvent, allient leur vie professionnelle à la vie familiale (et ce n'est toujours pas facile), comme elles ont tenu à saluer «le rôle éminent de la femme journaliste dans le domaine de l'information et de la communication et ce, à travers sa présence permanente dans la couverture médiatique des événements». Cette rencontre a été l'occasion d'aborder divers points de vue, mais qui se rejoignent lorsqu'il s'agit de plaider en faveur de la reconnaissance de l'effort et du travail de la femme journaliste, un métier souvent délicat et difficile, lorsqu'il s'agit d'assurer une couverture médiatique difficile, et surtout à risque. Dans ce contexte, les journalistes algériennes ont évoqué le grand rôle joué par les femmes journalistes pendant les années 1990, et notamment celles que l'on nomme «les martyres du devoir». Cette conférence a été également l'occasion de comparer les idées et les préoccupations de chacune. Elles relèvent que les femmes journalistes souffrent de discrimination quant aux salaires, aux postes occupés… En d'autres termes les femmes journalistes galèrent plus que leurs confrères masculins ; et même «si la femme journaliste prouve sa compétence sur le terrain, elle perçoit un salaire inférieur comparé à son collègue homme», comme elles ont déploré qu'«atteindre un poste de prise de décision demeure une tâche ardue pour le personnel féminin». Ainsi, toutes ont appelé à «fournir plus d'efforts afin de permettre à la femme de s'affirmer davantage dans le domaine de l'information, notamment en matière de prise de décision». C'est ainsi que les femmes journalistes des deux rives de la Méditerranée, ici l'Espagne et l'Algérie, ont échangé leurs expériences dans ce domaine, qu'est le journalisme (presse écrite ou audio-visuelle). Toutes reconnaissent que le métier qu'elles exercent relèvent d'un défi, et que c'est un combat au quotidien. Fatiha Mouassa est Chef d'émission à l'Entreprise nationale de télévision algérienne (Entv), Secrétaire nationale et chargée de la communication et des relations extérieures de l'Unfa (Union nationale des femmes algériennes). Elle a dirigé le Club d'Algérie Arts et Culture. Quant à Naïma Terkache, elle est journaliste à l'APS où elle s'occupe du service reportage depuis 22 ans. Spécialiste en environnement, société civile, femme et tourisme.Khalida Anad, elle, est rédactrice reporter à Canal Algérie, service information, et rédactrice en chef chargée du service reportage pour la rédaction du journal télévisé, elle a travaillé comme journaliste dans la rubrique nationale et économie au quotidien Le Jeune Indépendant. Elle a obtenu le Prix Abdelhamid-Benzine dans la catégorie «Ecrits en économie et société» en mars 2004. Inés García Albi est licenciée en Histoire et titulaire d'un mastère. Elle collabore dans la presse écrite et la radio et a exercé différents postes à responsabilité dans le domaine culturel. Elle est l'auteur de ‘Nosotras que contamos. Mujeres periodistas en el siglo XX', (Plaza & Janés, 2007). Edurne Arbeloa est licenciée en journalisme et est titulaire d'un mastère. Elle travaille au quotidien El País. Elle a été reporter rédactrice internationale de CNN+ et envoyée spéciale de Noticias Cuatro pour couvrir la catastrophe de Haïti, la crise du peuple sahraoui et l'arrivée du bateau espagnol «Alakrana» au Seychelles, entre autres.