Grève n Hormis les gardes et les urgences, nos hôpitaux demeurent paralysés pour une durée indéterminée. C'est une décision qui a été prise «après une concertation entre l'ensemble des résidents au niveau national», affirme le Dr Toufik Yelles, qui précisera dans la foulée que «la majorité des résidents soutiennent la décision de poursuivre la grève». Le département d'Ould Abbès a répondu favorablement à certaines revendications dont l'augmentation de la prime de contagion et la prime de garde. Quant au service civil, le ministère de la Santé avoue, pour la première fois, que «l'abrogation du service civil dépasse ses prérogatives et celles de son collègue de l'Enseignement supérieur», le grand absent de ces négociations. Le sort de ce mouvement de protestation est étroitement lié à ce point, «un préalable à toute négociation», insiste le porte-parole du Collectif Dr Yelles, qui a émis le souhait de voir des représentants du département de Harraoubia prendre part à ces commissions à travers ses doyens et ses comités pédagogiques. La rencontre, qui a réuni le ministère de la Santé et les 22 délégués des médecins s'était soldée, en effet, par la mise en place de trois commissions mixtes. Leur mission consiste à étudier en profondeur la plate-forme de revendications élaborée par les protestataires. La première commission s'est penché sur l'amendement du statut particulier du médecin résident, alors que la seconde traitait le côté pédagogique. Reste le service civil, le plus important point de discorde et qui devait être traité par la troisième commission. Cependant, après le retrait du Collectif de ces négociations, les résultats de ces commissions auront sans doute peu de chance de régler le conflit. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement après l'échec des commissions installées par la tutelle. Nous sommes aujourd'hui convaincus que le seul but de ce dialogue est d'essouffler cette protestation», a indiqué le docteur Widad Chettibi, délégué de l'hôpital Parnet lors du sit-in de mercredi dernier devant la résidence d'El-Mouradia. Une démonstration de force qui conforte les médecins résidents dans leur position à aller de l'avant pour obtenir gain de cause. Dans les coulisses de ce mouvement, certains ont même évoqué l'éventualité d'une démission collective. Avec un taux de suivi qui frôle les 100%, la grève des médecins résidents reste par ailleurs très pénalisante pour les patients. Ces derniers n'ont d'autre choix que de se diriger vers le secteur privé combien même celui-là est coûteux. Si pour certains, ce débrayage est peu légitime dans la mesure où être médecin résident n'est pas une obligation, mais un choix à assumer. Etre résident implique pour cette tendance des sacrifices car c'est pour leur carrière professionnelle qu'ils le font avant tout. Pour les grévistes, cependant, les conditions lamentables dans lesquelles ils évoluent nécessitent un changement. Outre l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire des médecins spécialistes, la révision du statut actuel du résident, la réévaluation de leur rémunération mensuelle et la révision de la prime de garde à hauteur de 4.000 DA au lieu de 690 DA. Dans la foulée de toutes ces revendications, les médecins résidents souhaitent également «bénéficier, au même titre que les autres citoyens, d'une dispense du service national, lorsqu'elle se justifie», selon le porte-parole du collectif, Dr Mohamed Toufik Yelles.