Une entreprise publique a décidé de mettre à la porte ses travailleurs. Il s'agit de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi, ex-Eplf). Les 13 travailleurs des ateliers de menuiserie et de ferronnerie de Tizi Ouzou ont été sommés de quitter les lieux à partir d'aujourd'hui (dimanche) en application des décisions prises par l'assemblée générale extraordinaire de l'Enpi tenue le 14 décembre dernier. La troisième résolution de ladite AG stipule entre autres l'indemnisation des travailleurs appelés au départ volontaire, l'extraction des investissements pour procéder à leur vente y compris le hangar si son démantèlement s'avère possible. Les travailleurs que nous avons rencontrés, nous informent que ceux d'entre eux qui refusent le départ volontaire risque de se voir muter à un poste de gardiennage. «Au moment ou on se plaint du manque de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment, on met au chômage des menuisiers et des ferronniers dont certains ont 30 ans d'expérience», nous disent les travailleurs. Nos interlocuteurs nous informent que depuis six ans ils ont multiplié les démarches pour l'amélioration de leurs conditions de travail et socioprofessionnelles. Un rapport de la médecine du travail, datant de mars 2005, relève que le plafond des ateliers est en amiante ciment, les postes de travail très bruyants, accumulation de sciure de bois sur le sol, murs poussiéreux, absence de casques antibruit, gants insuffisants, mauvaise aération des ateliers et mauvaise hygiène dans les sanitaires et la cuisine. Des recommandations ont été émises pour améliorer la situation. Les travailleurs déplorent qu'au lieu de voir satisfaites leurs revendications, ils risquent aujourd'hui de perdre leur gagne-pain. Dans un courrier adressé le 5 avril au DG de l'Enpi, le collectif des travailleurs rappelle que «depuis 6 longues années, les responsables pourtant avertis de l'existence du produit cancérigène, ont sciemment occulté le risque létal encouru (...) et n'ont pris aucune mesure pour protéger les travailleurs et extraire le danger». Ce collectif demande au DG de l'Enpi de les «rétablir dans leurs droits dont le premier est le droit à la vie».