Il n'y a eu ni grabuge ni malversation, encore moins de dépassement dans la gestion des 18 entités EPLF, auparavant gérées de manière autonome et qui sont aujourd'hui absorbées par l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi). Celle-ci a été créée, rappelle-t-on, en mai et les pouvoirs publics ont nommé à sa tête Slimane Bouzerara responsable du secteur de l'habitat possédant une riche expérience dans le domaine de la gestion de l'immobilier et très proche du dossier des EPLF vu qu'il a eu déjà à occuper le poste de directeur général de l'EPLF Alger. M. Bouzerara souligne dans un entretien à bâtons rompus qu'il a accordé au Temps d'Algérie que l'idée de la restructuration des EPLF n'a point été entérinée en raison d'une quelconque filouterie mise au jour dans le sillage de leur gestion, notamment de leurs comptes. Il parle aussi d'une vaste opération de recrutement projetée par la toute nouvelle Enpi, sans omettre de préciser que cette entreprise ambitionne désormais de rendre le logement EPLF plus accessible notamment aux cadres de la classe moyenne. Où en est-on avec l'opération d'absorption des Eplf et qu'en est-il de l'application de cette mesure décidée par les autorités publiques au sein de l'Enpi ? Initialement, il y avait 19 EPLF activant sur le territoire national de façon autonome et qui dépendaient de différentes SGP. L'Etat a décidé de restructurer ces entreprises pour que ces dernières participent efficacement au programme national du logement. L'Etat a procédé donc à la création de l'Enpi, Entreprise nationale de promotion immobilière. Cette entreprise, créée le 6 mai 2009, a procédé à l'absorption des 18 entités EPLF, à l'exception de celle de Boumerdès, en date du 26 du même mois. Ces 18 entreprises ont été placées sous la coupe de l'Enpi. Depuis cette date, nous nous sommes donc attelés à travailler sur plusieurs fronts. L'opération d'absorption a été une opération administrative assez complexe. Tout ce qui était du domaine de l'EPLF devait changer de dénomination notamment. Il est question notamment des terrains et des permis de construire qui devaient être transférés au niveau de l'Enpi, et des registres du commerce alors inscrits au nom des ex-EPLF qui n'avaient plus lieu d'être. Aussi et dans le sillage de cette opération de restructuration, il fallait également opérer des changements au niveau des projets qui étaient en cours et des compte bancaires, en sus des nouveaux avenants qu'il fallait parapher avec les entreprises de réalisation pour ce qui des projets de financement, en plus de nouvelles conventions signées avec les bureaux d'études, sans oublier de centraliser le paiement des impôts au niveau de la direction fiscale des grandes entreprises. En un mot, le travail administratif lancé touts azimuts a été intense et extraordinaire et est toujours en vigueur. Nous comptons achever ce travail d'absorption dans sa totalité vers la fin de l'année en cours. En tout cas, nous sommes très avancés dans cette opération exécutée actuellement hauteur de 90%. Il existe par ailleurs un second volet sur lequel nous nous sommes également attelés, c'est celui de la mise en place d'une nouvelle structure organisationnelle. Dans ce sens, le conseil d'administration de l'entreprise a adopté une forme d'organisation qui va être mise en place incessamment. Cela dit, au début de l'opération d'absorption, l'on a jugé qu'il n'était point question de mettre à l'arrêt les désormais ex-EPLF. Et pour parer à cette éventualité, on a décidé d'ériger de façon provisoire les ex-EPLF en centres de gestion. Cela bien sûr pour assurer l'activité qui ne devait en aucun cas connaître une cessation. Dans cette optique, nous avons d'ailleurs décidé du maintien de la totalité du personnel des ex-EPLF, y compris les responsables. Toujours est-il que ces mesures entérinées ont été édictées par l'impératif de parer au plus pressé. Au risque de me répéter, une nouvelle forme organisationnelle a été approuvée par le conseil d'administration qui sera bel et bien effective avant la fin du mois courant. D'autre part, et à titre d'information, laissez-moi vous dire que nous avons effectué des analyses au niveau des unités qui nous ont permis de constater que dans certaines d'entre-elles nous avons besoin d'un apport en personnel. Autrement dit, non seulement la totalité des employés des ex-Eplf ont été maintenus à leur poste mais aussi l'Enpi envisage de lancer une vaste opération de recrutement. Nous avons en effet constaté à travers la nouvelle forme d'organisation adoptée par le conseil d'administration de l'Enpi qu'il est besoin de doter la direction générale en termes de ressources humaines et aussi d'autres structures comme celles de Annaba, de Blida et de Aïn Defla notamment. Ceci en premier lieu. Ensuite, nous avons constaté qu'il faudrait doter certaines unités d'un apport en personnel. Aujourd'hui, nous employons quelque 840 salariés. Cependant, eu égard à la nouvelle forme d'organisation qui sera effective sous peu, le recrutement d'un nouveau personnel est une procédure inévitable. Un autre chantier sur lequel nous nous penchons, l'harmonisation des salaires des employés qui sera finalisée au plus tard dans une quinzaine de jours. On va donc mettre en place une nouvelle grille qui va non seulement harmoniser l'ensemble des salaires mais aussi la totalité des postes budgétaires. Un travail est en train de ce faire dans ce sens, et celui-ci sera validé par le conseil d'administration au cours de ce mois. L'harmonisation de la grille des salaires passe aussi par des négociations avec le partenaire social en vue de l'affiner et dans l'objectif de ne léser aucun de nos employés qui pour certains un programme de formation est déjà en vue. Est-ce que la mesure d'absorption des entités Eplf n'a pas été sans provoquer quelques répercussions négatives, comme par exemple le retard dans l'exécution des travaux de construction de logements ? Non, certains chantiers ont étés mis à l'arrêt bien avant l'opération d'absorption et leur nombre est insignifiant. Cependant, le gros de nos chantiers continue de se réaliser même si c'est lentement par manque de financements. En ce sens, nous avons commencé à assainir la situation, et dans ce sillage nous avons même transféré des comptes ENPI des montants de la trésorerie pour une meilleure relance des chantiers au profit de certaines unités qui n'arrivaient pas à payer leurs contractants. A préciser que le montant de la somme transférée pour ces unités a été de l'ordre de 500 millions de dinars. Ce qu'il faut savoir aussi c'est que la Cnep a arrêté le financement de nos projets et ce pour la simple raison que le ratio d'endettement ne peut être qu'à concurrence de moins de 25% des fonds propres de l'entreprise. Or l'absorption des ex-Eplf par l'Enpi a fait qu'il y a eu consolidation de l'endettement vis-à-vis de l'Enpi et qui constitue la somme des dettes de toutes les entités ex-Eplf cumulées. Un travail d'assainissement a été d'ailleurs engagé entre l'Enpi et la Cnep pour justement dépasser cette situation de blocage que nous vivons actuellement. Des commissions interministérielles ont été également installées pour la consécration de cet objectif. Certains milieu affirment que l'opération d'absorption des Eplf a été rendue nécessaire compte tenu de beaucoup de grabuge et de dépassements qui a caractérisé la gestion autonome de ces entités, quel commentaire faites-vous à ce sujet ? Personnellement, je n'ai pas eu vent de ce que vous appelez grabuge ou dépassements pour la simple raison que les 18 ex-Eplf qui ont été absorbées par l'Enpi avaient leurs comptes certifiés par des organes externes, à savoir les commissaires aux comptes. D'ailleurs, si l'on pose la question pourquoi l'Eplf de Boumerdès n'a pas été transférée à l'Enpi, la réponse est que les comptes de cette entité n'ont pas été certifiés. Et dès que nous avons absorbé ces Eplf, le conseil d'administration a pris la décision de diligenter des experts comptables pour effectuer une revue des comptes et faire des propositions de correction. Nous commençons d'ailleurs à recevoir les premiers résultats de cette opération. Autrement dit, la mission de ces experts comptables est en passe d'aboutir et jusqu'à présent aucun de ces derniers ne nous a fait état de cas de malversation ou de dépassement. Qu'en est-il du plan de charge qui est actuellement en cours au sein de la nouvelle Enpi ? Aujourd'hui, nous avons un plan de charge portant sur la réalisation d'environ 13 000 logements. L'entreprise Enpi dispose aussi d'une assiette de terrain d'environ 2 millions m⊃2; sur laquelle nous allons lancer de nouveaux projets. Dès novembre, nous allons mettre en place un budget prévisionnel et c'est ainsi que nous pourrons finir nos projections à moyen terme. Ce qui est sûr, c'est que parmi les 13 000 logements en cours de construction, une partie considérable sera réceptionnée avant la fin de l'année. De manière générale, la politique de l'Enpi vise la facilitation de l'acquisition d'un logement Eplf notamment pour les cadres moyens ne pouvant pas souscrire à l'acquisition d'un logement social et LSP ou louer. A ce sujet, laissez-moi vous dire que nous réalisons aussi quelque 5700 logements de type LSP. Qu'en sera-t-il du devenir de l'Eplf de Boumerdès qui n'a pas été transférée vers l'Enpi du fait que ses comptes n'ont pas été certifiés ? Pour ce qui est de l'Eplf de Boumerdès, une décision a été prise par les pouvoirs publics portant sur la réorganisation de cette entité. L'Eplf de Boumerdès est composée de sept filiales au total, trois spécialisées dans la maîtrise d'ouvrage et quatre dans les travaux et les services. Pour les trois filiales de maîtrise d'ouvrage, les pouvoirs publics ont décidé de les transférer au plus tard fin octobre vers l'Enpi. Les quatre filiales restantes ont été réorientées vers la SGP Injab. Pour ce qui est de la maison mère, dont les comptes n'ont pas été certifiés, une opération d'assainissement a été décidée par les pouvoirs publics et celle-ci devra s'achever au plus tard à la fin de l'année en cours. Entretien réalisé par