Une mutinerie de policiers qui a éclaté hier soir à Ouagadougou, s'est étendue ce jeudi à plusieurs villes du Burkina Faso, après des mutineries dans l'armée les semaines précédentes. Des tirs en l'air avaient repris jeudi matin au camp des CRS de Ouagadougou et se sont étendus au commissariat central de la capitale. Les policiers qui tiraient depuis l'intérieur du commissariat dans le centre-ville avaient également érigé des barricades tout autour. Des tirs de policiers ont également été entendus hier soir et ce matin à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Des tirs continuaient également à Fada N'Gourma (est). Dans la nuit d'hier, des policiers ont aussi tiré dans les villes de Dédougou (ouest), de Manga (sud) et de Pô (sud). C'est la première fois que des policiers se mutinent au Burkina Faso. Des mutineries de militaires dont ceux de la propre garde du Président Blaise Compaoré, ont eu lieu ces dernières semaines à Ouagadougou et dans plusieurs autres villes. Les manifestations de colère contre la vie chère et le régime de Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987, proviennent de la quasi-totalité des couches de la population : militaires, jeunes, élèves et étudiants, magistrats, commerçants, personnels de santé, producteurs de coton et maintenant policiers.