Touche n Arrivé en décembre dernier à la JS Kabylie, Rachid Belhout a réussi, en l'espace de quatre mois, non seulement à changer le visage de son équipe, mais à décrocher son premier titre depuis qu'il exerce en Algérie. Pour Rachid Belhout, la Coupe d'Algérie gagnée il y a deux jours au stade du 5-Juillet, est une juste récompense pour quelqu'un qui n'a jamais cessé de s'affirmer à travers son travail, son sérieux et sa méthode qu'il a, à chaque fois, essayé de mettre en place dans tous les clubs où il est passé. Natif de Sétif, Rachid Belhout a quitté le pays à l'âge de quatre ans pour aller avec sa famille s'installer en France où il deviendra footballeur quelques années plus tard avant de passer la frontière belge pour accomplir l'essentiel de sa carrière à l'Excelsior Vitron. Après une carrière tranquille, Belhout optera pour le métier d'entraîneur en suivant des études à la prestigieuse université de Bruxelles qui lui ouvrira d'autres horizons. En tant que technicien, Belhout entraînera plusieurs clubs de Belgique, de France et du Luxembourg avant de rentrer au pays en 2005 pour prendre en main l'Entente de Sétif où il se fera vraiment mieux connaître par l'opinion et le public algériens. Pour certains, si l'Entente sétifienne a connu de nouveau son envol, elle le doit en grande partie au travail de Belhout dont ont profité plusieurs techniciens venus après lui. Plusieurs observateurs le reconnaissent : les titres de champion d'Algérie et la première Ligue des Champions des clubs arabes gagnés par l'Aigle Noir en 2007 sous la conduite de Rabah Saâdane, sont, en fait, le fruit du travail accompli par Belhout qui a dû quitter le club quelques mois seulement auparavant. Avec sa bonhomie, sa gentillesse, son intelligence et son professionnalisme, Belhout a réussi, en l'espace de quelques années, à connaître le football algérien, son fonctionnement, ses hommes et ses rouages. Il a développé une telle force d'adaptation qu'elle lui a permis de laisser son empreinte dans tous les clubs où il est passé, mais sans pouvoir décrocher la moindre récompense. Nul n'est prophète en son pays, et Belhout découvert à ses dépens en allant décrocher son premier titre en Tunisie avec le modeste club de l'Olympique Beja en battant en finale de coupe de l'édition 2010 une grosse cylindrée, le CS Sfax. Et lorsque le président de la JSK, Moh-Chérif Hannachi, a décidé de mettre fin au contrat du Suisse Alain Geiger pour insuffisance de résultats, notamment après une élimination en demi-finale de la Ligue des champions africaine contre le TP Mazembe, futur vainqueur de l'épreuve, il fera appel à Belhout qui n'hésitera pas à répondre à l'appel du pays et du club kabyle qu'il a longtemps rêvé de driver. Affable, Belhout avouera dès son arrivée à la JSK qu'il avait longtemps attendu le moment de se voir confier la barre technique de ce grand club. Aujourd'hui, il faut reconnaître que Belhout a réussi, en l'espace de quatre mois seulement, à changer le visage des Canaris qui étaient sujets au doute et à une décompression après leur élimination dans l'épreuve continentale. Sous la conduite de Belhout, un joueur a été vraiment ressuscité, en l'occurrence Farès Hamiti alors qu'il était sur la liste des libérables lors du dernier mercato d'hiver ! C'est donc avec un technicien algérien que la JSK a retrouvé son chemin en se permettant une consécration en Coupe d'Algérie, espérée depuis dix-sept ans, et en réalisant une remontée remarquable en championnat. En quatre mois, la JSK de Belhout n'a perdu qu'un seul match, c'était il y a une semaine en match-aller des 16es de finale de la coupe de la CAF face au Missile du Gabon (0 à 3). Un score que les coéquipiers du gardien Asselah tenteront de remonter la semaine prochaine pour espérer passer ce cap et se qualifier à la phase des poules. En football tout est possible et avec Belhout, un mage enfin récompensé, l'avenir peut être entrevu sous de bons auspices. C'est dire que quand le technicien algérien est considéré, conforté et protégé dans son travail, il ne peut que réussir. A. Salah-Bey