Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, a été inculpé, ce dimanche, d'agression sexuelle et de tentative de viol, quelques heures après son arrestation à l'aéroport JFK de New York. M. Strauss-Kahn, surnommé «DSK», «a été inculpé d'agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol, sur la personne d'une jeune femme de 32 ans dans une chambre d'hôtel à New York», a précisé le porte-parole de la police à Harlem (Manhattan). Selon des sources policières, M. Strauss-Kahn aurait quitté précipitamment l'hôtel Sofitel où il était descendu, en abandonnant son téléphone portable et ses effets personnels. Une femme de ménage a raconté à la police avoir été agressée par le directeur du FMI, alors qu'il sortait nu de la salle de bains. Plus tôt, le New York Post et le New York Times avaient annoncé l'arrestation de M. Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances, l'une des principales personnalités politiques françaises et probable candidat à la primaire du Parti socialiste en vue de l'élection présidentielle française de 2012. Selon le New York Times, «il était 16h45 quand des enquêteurs en civil de l'Autorité des ports de New York et du New Jersey ont soudainement embarqué à bord du vol Air France 23 et emmené M. Strauss-Kahn en garde à vue», a déclaré John Kelly, porte-parole de l'Autorité. «Cela s'est passé 10 minutes avant le départ prévu du vol», selon le porte-parole cité par le journal. Les agents de l'Autorité agissaient sur la base d'une information de la police de New York qui enquêtait «sur une brutale agression d'une employée de l'hôtel Sofitel de New York» situé au 45 West 44th Street. M. Strauss-Kahn avait prévu une visite ce dimanche à Berlin et devait être reçu par la chancelière Angela Merkel. M. Strauss-Kahn a été nommé en septembre 2007 à la tête du FMI pour un mandat de cinq ans pour réformer en profondeur cette institution. En 2008, le FMI avait commandé une enquête sur son directeur à la suite d'une relation extra-conjugale entre l'ancien ministre des Finances et une ex-responsable du département Afrique, Mme Piroska Nagy. L'enquête a établi qu'elle n'avait bénéficié d'aucun traitement de faveur, et qu'il n'y a pas eu de harcèlement, ni de favoritisme ni aucun autre abus de pouvoir. Mais le FMI lui avait alors reproché une «grave erreur de jugement», dans une affaire qui avait fait la une de la presse mondiale.