Portrait n Djahida Maslem est montée pour la première fois sur les planches à l'âge de 4 ans. Un moment que Djahida Maslem, aujourd'hui âgée de 23 ans, qualifie de magique, d'inoubliable. Un moment qui l'a marquée à jamais. Un souvenir qu'elle garde encore et qu'elle gardera à jamais gravé dans sa mémoire. «C'est un moment dont je continue à me souvenir. C'est une émotion que je ressens toujours à chaque fois que je me remémore cet instant qui ne me quitte plus», confie-t-elle. Djahida Maslem voue une passion inconditionnelle à l'art des planches, mais elle a dû, pour des raisons personnelles, renoncer – momentanément cependant – à cette vocation, car quelques années plus tard, c'est-à-dire en 2006, elle fait son retour à la scène qu'elle affectionne et à laquelle elle est attachée. «J'aime le théâtre. Je suis intimement liée à cet art qui m'habite et me nourrit, et cette passion m'a poussée à reprendre mes activités théâtrales», dit-elle. C'est alors qu'elle active au niveau du Conservatoire de Sidi Bel Abbes. Cela lui a permis de se former, d'aiguiser ses connaissances en matière d'art dramatique. D'une aventure à l'autre, elle multiplie les rencontres, les expériences… Elle s'y investit davantage, toujours avec persévérance, elle a foi en ce qu'elle fait ou entreprend. Ses efforts finissent par porter leurs fruits. Native de Sidi Bel Abbes, Djahida Maslem rejoint la troupe théâtrale de Laghouat. Elle intègre cette formation où elle évolue, progresse d'une manière visible, sensible. Dans El-haït (le mur), une pièce présentée, hier, en compétition, sur les planches du Théâtre national et ce, à l'occasion de la 6e édition du Festival national du théâtre professionnel, la comédienne se déploie, telle une présence évanescente, une entité spectrale dans une spatialité éclatée, surréaliste, déroutante, voire vertigineuse, un univers abstrait, coupé de sa temporalité, régi par une autre perception du temps qui échappe à l'entendement humain. Elle apparaît dans une théâtralité qui, pleine d'émotion, nous parle, nous saisit de manière à nous pencher sur son jeu qui, saillant, se révèle juste, attachant, convaincant. Sur scène, elle prend de l'élan, de la présence, de l'assurance… La pièce, mise en scène par Haroun El-Kilani, aborde la philosophie du mur, lieu où se dessine – s'impose – la limite, lieu où tout s'échoue – toute l'humanité pareille à une épave s'y échoue – pour tout recommencer, se reconstruire… Le mur s'érigeant comme un obstacle qu'il est impossible de surmonter, se présente comme un feuillet sur lequel s'écrit, se griffonne l'Histoire ; les gestes se font et se défont ; la mémoire, semblable à des égratignures, s'y inscrit à jamais sur la peau du temps. Djahida Maslem, native de Sidi Bel Abbes, intègre, cette année, la troupe théâtrale de Laghouat. «C'est vraiment une aventure exceptionnelle, voire sensationnelle. Je ne m'y attendais d'ailleurs pas. Tout commence lorsqu'on a participé, cette année, à une rencontre théâtrale à Maghnia. Lors de la représentation, Haroun El-Kilani, metteur en scène de la troupe de Laghouat, m'a repérée, et comme il a apprécié ma prestation, il m'a proposé de rejoindre sa troupe. C'est ainsi que je me suis trouvée à Laghouat», explique la comédienne. Elle explique : «Mon aventure avec Haroun El-Kilani se révèle pour moi une belle expérience, riche et constructive. C'est quelque chose de formidable. C'est d'ailleurs une chance pour moi de travailler avec ce metteur en scène avec qui je ne cesse d'apprendre et d'approfondir mon apprentissage.» Djahida Maslem, pour qui la femme algérienne a sa place dans le théâtre, car, souligne-t-elle, «sans femme, il ne peut y avoir vraiment de théâtre», confie avoir appris et ce, grâce au théâtre à aimer les gens, à avoir confiance en soi et en les autres. Cela lui a appris également à être imaginative, plus créative, davantage sensible aux choses qui l'entourent. «J'apprends toujours, et toujours je suis réceptive aux conseils, aux suggestions et aux orientations qui se présentent à moi. Le théâtre m'aide à me construire, à m'épanouir».