Résumé de la 12e partie n Mounir, bien que Wissam l'ait assuré de son amour, est de nouveau secoué par le doute. Sa mère remarque qu'il est soucieux. Ses craintes se confirment les jours suivants. Alors qu'il a rendez-vous avec elle et qu'il l'attend, comme d'habitude devant le portail du lycée, il la voit sortir et se précipiter vers une voiture. Une belle voiture noire qu'il a remarquée en arrivant. Wissam a dû certainement le voir puisqu'il se trouvait juste derrière la voiture : elle n'a pas eu un regard pour lui, elle ne lui a fait aucun signe. La voiture a démarré et il est resté cloué sur le trottoir un bon moment, se demandant ce qui se passait. Comme s'il s'était passé quelque chose, comme s'il s'était rendu coupable de quelque faute ! Il a alors rebroussé, mais il n'est pas rentré chez lui. Il s'est rappelé les dernières remarques de sa mère et elle ne manquera pas, à son air bouleversé, de deviner qu'il y a quelque chose qui ne va pas ! Il marche longuement, retourne jusqu'à la faculté et de là prend la direction du grand parc qui se trouve au bout de la longue rue. Ce n'est pas l'intimité du parc du lycée, où il s'est rendu à plusieurs reprises avec Wissam et où il lui a fait sa déclaration, mais il était préférable à la rue. Il cherche un banc inoccupé et s'assoit. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? L'homme qui a emmené Wissam ne peut être une relation parce qu'il paraît nettement plus âgé qu'elle, mais il ne peut pas être non plus son père puisqu'il n'est pas assez âgé. Mounir sait qu'elle a un frère et il connaît même son prénom, Zoubir, mais il sait aussi que celui-ci prépare un doctorat à l'étranger. A moins qu'il ne soit revenu et qu'il soit venu raccompagner sa sœur ! Si seulement il pouvait l'appeler ou, mieux, la voir, pour avoir une confirmation. Mais si l'homme n'est ni le frère ni le père, qui peut-il être ? Un chauffeur venu chercher la jeune fille ? Mais pourquoi un chauffeur, alors qu'elle n'habite pas très loin de là et qu'elle a l'habitude de rentrer par bus ou même à pied. Et si c'était son père qui avait envoyé quelqu'un la chercher ? Et si c'était la bague qu'il lui avait offerte qui était à l'origine de tout cela ? La bague... son père ou sa mère ou les deux l'ont-ils, peut-être, forcée à leur révéler sa provenance et elle l'a fait ! ils n'auraient pas apprécié ce cadeau – il se rend maintenant compte de sa symbolique – et lui auraient interdit de le revoir. Il se mord les doigts maintenant, il n'aurait pas dû faire ce cadeau, il aurait dû choisir quelque chose d'autre ! Il se torture en interrogations. Il lui semble étouffé et il finit par se lever. Il refait, en sens inverse, le chemin et se retrouve, sans le savoir, devant le lycée. Le portail est fermé et il n'y a plus personne. «Elle ne va pas revenir», se dit-il. Il sent sa tête tourner. Il s'arrête à un réverbère et se tient la tête. Un passant lui demande : — ça va, jeune homme ? Il lève la tête. — c'est rien, un étourdissement… Il s'en va. Il aperçoit une jeune fille de dos : elle a l'allure et surtout les cheveux de Wissam. Il se précipite, la dépasse mais découvre que ce n'est pas elle. (A suivre...)