Initiative n Dans le cadre de son programme de développement dans le domaine de l'audiovisuel, Euromed audiovisuel met en œuvre un projet Acces portant sur une formation de 25 producteurs de documentaires et longs-métrages. Ce projet – il s'agit d'un appel à candidature – concerne les pays de la rive Sud de la Méditerranée. Cette formation est axée sur le développement de projets et les stratégies en matière de financement, de coproduction, d'aspects légaux, de marketing et de distribution à l'ère numérique. Les candidats doivent soumettre leur candidature en anglais ou en français avant le 30 septembre 2011. Les candidatures doivent être soumises sur support numérique et selon les formulaires disponibles sur le site web: www.euromed.mediaschoo.org. Pour de plus amples renseignements, voir annexes et le site : www.euromed.mediaschool.org ou contacter : [email protected]. Notons que Euromed audiovisuel est une politique portant sur la coopération audiovisuelle entre les acteurs et les institutionnels des deux rives de la Méditerranée. «Le programme Euromed audiovisuel a été lancé en 2000», dira Ahmed Bedjaoui. «Ce programme vise à renforcer la coopération dans le domaine audiovisuel et cinématographique. L'accent est mis sur le développement, la distribution et la promotion des projets audiovisuels – et cinématographiques. Il touche aussi la restauration, la protection et l'archivage des produits audiovisuels. Il vise également à soutenir la formation.» Effectivement, la formation comprend trois modules. La première concerne le développement du projet financement, cofinancement, coproduction, aspects légaux et capacité de négociation. Le second module est une formation et accompagnement en ligne. C'est un module intermédiaire de formation en ligne qui a pour objectif de permettre aux participants de polir le financement et la stratégie de production et de mettre en place des tactiques de communication et promotion numériques (site web de la société et/ou du projet). Enfin, le troisième module sera axé sur le marketing, la distribution, et les médias et capacité de communication. Il touchera également au développement de la promotion par les outils traditionnels numériques, au plan de distribution et de marketing ainsi qu'aux stratégies pour les festivals, les présentations et la communication. Interrogé sur le but de ce programme, Ahmed Bedjaoui expliquera que ce programme a pour objectif de «restaurer une image forte du partenariat euroméditerranéen». Autrement dit, «La Méditerranée réunit sur ses rives une mosaïque de pays et de cultures qui doivent apprendre à vivre en bon voisinage, en apprenant à dialoguer entre eux, qu'ils soient du Nord ou du Sud. Dans ce contexte complexe, la production et la circulation d'images conjointes, coproduites d'une rive à l'autre pourraient réussir là où les discours ont échoué.» Notons que le programme Euromed audiovisuel, programme ayant remplacé celui de Med-Média, lancé dans les années 1990 et qui avait permis à des cinéastes – et même des journalistes – de travailler ensemble, vise à rétrécir le fossé qui s'est creusé entre les deux rives, Sud et Nord. Les deux rives de la Méditerranée connaissent une fracture en matière de coproduction (audiovisuelle ou cinématographique) et, du coup, dans le domaine de la circulation de l'image. Il y a vraiment un déséquilibre flagrant que le programme Euromed audiovisuel s'emploie, par une politique de partenariat qui consiste notamment dans la formation, à pallier. Si le Nord produit une grande quantité d'images, «les pays de la rive sud de la Méditerranée font figure de démunis», explique Ahmed Bedjaoui. «La production d'images en Méditerranée se caractérise par un déséquilibre profond entre les deux rives», reprend-il, et de poursuivre : «Des pays comme la France ou l'Espagne produisent, chacun de son côté, plus d'images que l'ensemble des pays arabes.» «L'audiovisuel se réduit (chez les pays de la rive Sud) à un secteur massivement consommateur de produits étrangers et incapable de fournir des images en quantité suffisante pour refléter l'imaginaire collectif», déplore-t-il. Selon Ahmed Bedjaoui, «la plupart des pays du Sud ne renvoient à leurs publics qu'une image fantasmée de leur histoire récente et à l'opinion internationale une vision réductrice.» Ainsi, Ahmed Bedjaoui met en avant l'importance de la mise en place d'accords de coproduction entre les pays de la région sachant que, pour rappel, «la Méditerranée réunit sur ses rives une mosaïque de pays et de cultures qui doivent apprendre à vivre en bon voisinage, en apprenant à dialoguer entre eux.» Le but est de créer des espaces d'échange et de partage susceptibles de jeter les ponts d'un rapprochement solide entre cinéastes et producteurs.