Résumé de la 2e partie Après le témoignage de la sage-femme, c?est au tour du mari de comparaître. «Mon épouse est incapable de tuer», dira-t-il dans un souffle. Le procès se déroule dans un calme absolu. Les gens ont ce petit air anxieux commun à ceux qui espèrent une délivrance, une réponse à quelque chose. Quel verdict attend cette femme au regard hagard, accusée du meurtre de sa propre fille ? Elle répond aux questions d?une voix triste, presque inaudible. «Savez-vous que vous êtes accusée du meurtre de votre enfant ? ? Je n?ai pas tué ma petite fille. Après l?avoir mise au monde, je me suis rendue dans ma chambre et je me suis reposée dans mon lit. ? Que s?est-il passé ensuite ? ? La sage-femme me l?a ramenée, emmitouflée dans sa couverture. Je l?ai tenue contre moi quelques instants puis, en la regardant de plus près, je me suis aperçue qu?il y avait du sang sur son nez et sa bouche. Elle ne respirait pas. ? Vous avez alors appelé la sage-femme ? ? Oui. ?Savez-vous que le rapport du médecin légiste fait état d?un décès par strangulation ? ? Oui, mais je n?ai pas tué ma fille.» Le procès n?en finit pas. La question demeure la même : qui a tué cette innocente enfant ? Le ministère public requiert une lourde peine à l?encontre d?une femme qui, sous prétexte d?avoir une préférence pour les garçons, aurait tué avec un sang-froid inouï son nouveau-né. «Il n?y a pas de doute que ce soit elle et elle seule l?auteur de cet odieux crime. Comment expliquer son calme, son pragmatisme, alors que tout le personnel de l?hôpital a été affecté par le sort de la petite victime ? Une mère qui vient de perdre son enfant verse au moins quelques larmes, ou alors paraît affectée !», dira l?avocat de la partie civile, outré. La défense, pour sa part, rejette toute accusation mettant en cause l?accusée. Il n?y a aucune preuve qui mette en évidence la culpabilité de Fatiha : «Vous n?allez tout de même pas accuser cette femme sous prétexte que son bébé est mort dans ses bras et vous n?allez pas non plus vous baser sur le témoignage de la sage-femme ! Fatiha était déçue de mettre au monde une quatrième fille, mais personne n?a le droit de l?accuser de meurtre pour autant !» En l?absence de preuves, Fatiha est relâchée au terme du procès. Personne ne sera puni pour le départ précipité d?une petite fille toute prête à s?épanouir... Le procès aura à tout jamais ce goût d?inachevé, et le meurtre de la petite Zohra demeurera mystérieux. Que son âme repose en paix.