Mécontentement n Se sentant lésés, les demandeurs de logements sociaux n'ont pas trouvé d'autres moyens pour exprimer leur indignation, que la fermeture des routes ou des sièges des autorités locales. L'affichage d'une première liste d'attributaires de logements sociaux, hier, mardi, à Béjaïa a provoqué quelques remous parmi les candidats n'y figurant pas. Ces derniers ont créé une forte tension à proximité du siège de la daïra où ils s'étaient rassemblés. Les manifestants, à l'aide d'objets hétéroclites, ont, en effet, obstrué l'avenue de la Liberté, abritant le siège de la daïra et de la commune, et brûlé des troncs d'arbres, obligeant tous les commerces et les administrations alentour à baisser rideau, mais la pression est tombée rapidement à la suite de l'annonce d'une seconde liste, dont l'affichage est imminent. Des candidats au logement, une cinquantaine environ, ont tenu cependant à camper sur place pour exprimer leur désappointement. Cette liste, composée de 507 logements, n'est qu'un premier jet, ont assuré les responsables. «Elle n'est pas définitive», a assuré le chef de daïra, qui a fait mention de l'existence d'un programme social complémentaire de quelque 500 autres unités en voie d'être attribuées également. «Cette première liste a été dressée selon des règles rigoureuses. Elle a pris en compte les habitants de la ville de Béjaïa, l'ancienneté du dépôt et retenu des candidats de toutes les franges sociales dont 12 célibataires», a expliqué le chef de daïra. Ce dernier a précisé que les habitants de certains quartiers précaires de la ville, à l'instar des cités Soumarie, Sidi Ali-Lebhar et Base Impros «n'y figurent pas également, étant traités à part dans le cadre du programme local de résorption de l'habitat précaire, qui, à lui seul, comporte 400 logements», a-t-il dit. «Dès qu'ils seront prêts, il sera procédé à leur distribution, parallèlement à la démolition de ces quartiers», a précisé le chef de daïra, expliquant, par ailleurs, que pour cette première liste, au-delà des critères généraux de base, la priorité a été donnée aux demandeurs dont les logements menacent ruine, ceux confrontés à la menace avérée d'expulsion ou ceux souffrant de situations pénibles de recasement prolongé, à l'instar des résidents du plateau Amimoun. Dans tous les cas de figure, a-t-il souligné, les citoyens ouvrent droit à des recours. «La commission de wilaya va rigoureusement les examiner, et s'il y a des indus bénéficiaires avérés, ils seront absolument écartés», a-t-il affirmé. Toutefois, les habitants mécontents ont menacé de mener d'autres actions de protestation si la liste n'est pas révisée, car ils estiment qu'elle comporte des noms de citoyens qui ont déjà bénéficié des programmes précédents d'attribution de logements sociaux. Ils ont appelé également au respect des critères d'attribution, en donnant notamment la priorité aux citoyens dont les demandes de logement datent de plusieurs années.