Situation n Alors que les rebelles affirment avoir le contrôle de la majeure partie de Tripoli, le leader libyen n'a pas encore donné signe de vie. Ces dernières semaines, il s'est contenté de messages sonores. Le dernier, diffusé par la télévision, remonte à dimanche où il a affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait «victorieux» de la bataille de Tripoli. Sa dernière apparition à la télévision remonte au mois de mai. Fidèle à sa réputation de pugnacité et défiant les appels de la communauté internationale et des rebelles à se rendre, Kadhafi s'accroche toujours à ce qui lui reste de pouvoir. Après avoir juré de continuer à résister, le leader libyen, selon une source diplomatique, se trouverait toujours à Bab Al-Aziziya. La Maison-Blanche a dit ne disposer d'aucune preuve de son départ de Tripoli et la rébellion a dit ignorer où il était. «Il n'y a aucune preuve selon laquelle il serait parti», a déclaré le porte-parole, Josh Earnes. Le Pentagone a, de son côté, affirmé que le dirigeant libyen se trouve toujours en Libye. «Nous pensons qu'il est toujours dans le pays. Nous n'avons pas d'information selon laquelle il aurait quitté le pays», a déclaré le colonel Lapan, sans plus de précision. Du côté français, le ministre des AE, Alain Juppé a dit ignorer si Kadhafi se trouvait toujours aujourd'hui, mardi, dans son bunker de Tripoli, ajoutant que Paris n'avait pas de contact avec lui. «Il y a eu des contacts dans la période précédente. Certaines bonnes volontés se sont manifestées», a précisé le chef de la diplomatie en citant l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin qui s'est rendu récemment en Tunisie. «Aujourd'hui, ce stade est dépassé», a dit M. Juppé, ajoutant qu'«il va appartenir maintenant aux Libyens de décider de son sort». Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a, pour sa part, estimé ce matin «assez vraisemblable» que le colonel Kadhafi se trouve toujours dans le complexe résidentiel de Bab Al-Aziziya. Selon M. Longuet, qui s'exprimait à la radio France Inter, les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis dans la nuit de lundi à mardi, mais, a-t-il ajouté, «ils n'ont pas, à cet instant, contrairement à ce que la France demande, permis d'ouvrir une brèche dans ce quadrilatère» (le complexe résidentiel de Kadhafi). Hier, des rumeurs ont circulé sur le fait que l'Afrique du Sud aurait essayé d'exfiltrer Kadhafi et sa famille. Des rumeurs réfutées par la ministre des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane. «Le gouvernement sud-africain voudrait réfuter et démentir les rumeurs selon lesquelles il a envoyé des avions en Libye pour transporter le colonel Kadhafi et sa famille vers une destination inconnue», a-t-elle déclaré. «Personne n'a demandé l'asile en Afrique du Sud», a-t-elle ajouté. «Pour nous, il est toujours en Libye.» Ce qu'il aurait dit à l'ex-Président croate L'ancien Président croate, Stipe Mesic, proche de Mouammar Kadhafi, a assuré ce mardi que le dirigeant libyen lui avait dit la semaine dernière dans un «message verbal personnel» qu'il serait prêt à se retirer «complètement» de la vie politique si les frappes de l'OTAN cessaient. «Je peux confirmer que le colonel Kadhafi était prêt à se retirer complètement de la vie politique et publique, avec un engagement ferme qu'il n'y aurait pas d'entrave à la mise en place du multipartisme et des réformes, mais à la condition préalable d'une cessation des frappes de l'OTAN», a déclaré M. Mesic dans un communiqué cité par l'agence officielle Hina. M. Mesic a précisé que le «message verbal personnel» de Mouammar Kadhafi remontait à la «semaine dernière» et qu'il en avait informé, hier, lundi, les ambassadeurs américain, chinois et russe en Croatie.