Enjeu n Enrayer le fléau des accidents de la route constitue un défi majeur pour les pouvoirs publics d'où la mise en place du permis à points. Ce procédé consiste à sanctionner de manière graduelle les contrevenants au code de la route. Le conducteur fraudeur perd à chaque infraction un certain nombre de points selon la gravité de la contravention. Le retrait de points est donc étroitement lié à l'infraction commise. On parle d'un ou de deux points pour les petites infractions et de trois à quatre points pour les plus graves. Le capital initial de ce nouveau document est de 16 points. Le conducteur perd définitivement son permis pour une période de quatre ans à l'épuisement de ce capital. Il devra ainsi passer de nouveau l'examen du permis de conduire. Parmi les infractions sujettes à un retrait de permis, la conduite en état d'ivresse ayant généré des blessés ou des morts. Les informations quant au permis à points qui sera vraisemblablement proposé aux Algériens dans quelques mois, étant très maigres, nous nous sommes inspirés de ce qui se fait en France. Sollicité à ce sujet pour plus de détails, le ministère des Transports n'a pas donné suite à notre demande. Mais selon le commissaire divisionnaire à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le nouveau permis est constitué de «16 points pour ceux qui ont obtenu un permis il y a plus de deux ans, et 8 pour ceux qui l'ont obtenu il y a moins de deux ans, (permis probatoire)». «Si un conducteur n'a pas épuisé tous ses points, il pourrait, à la faveur d'un stage de sensibilisation dans une école spécialisée, reconstituer un certain nombre de points», poursuit Aïssa Naïli qui tient à préciser que le «retrait de permis ne constitue pas la culture de chiffres chez nous». «Nous n'avons jamais demandé à un agent d'épuiser son carnet de contraventions. On lui demande juste d'agir dans le cadre des lois. Faire de la prévention, c'est mieux pour l'ensemble des intervenants», a-t-il indiqué. La mise en vigueur de ce permis à points accuse, faut-il le rappeler, un retard considérable imputé essentiellement à l'absence d'un fichier national de permis de conduire. Une carence qui permet annuellement à des milliers de conducteurs fraudeurs d'échapper à la sanction et à la justice. Il faut dire que quand bien même le nouveau code de la route serait répressif, certains privilégiés arrivent toujours à se tirer d'affaire sur un simple coup de fil. Le constat est ainsi implacable : ce ne sont pas les lois qui manquent mais c'est plutôt leur application qui fait défaut. Il est tout de même permis d'espérer qu'un jour nos routes retrouveront leur sérénité grâce à ce permis à points.