Statu quo n La JSK et le MCA animeront ce soir au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, le premier match d'un championnat national de football professionnel de Ligue 1 qui, apparemment, n'apportera rien de nouveau. On prend les mêmes et on recommence, serions-nous tentés de dire pour résumer la rentrée des classes du football algérien dont le coup d'envoi sera donné ce soir au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou à l'occasion du 84e clasico entre la JS Kabylie et le Mouloudia d'Alger. Une affiche qui, à l'époque, drainait les foules et déchaînait les passions, mais qui, au fil du temps, a perdu de sa saveur. La rivalité légendaire entre les deux grands clubs de notre football s'est effilochée avec le temps, vu que la JSK et le MCA entretiennent d'excellentes relations aujourd'hui – ce qui est une bonne chose –, mais c'est sur le plan du spectacle que les choses ont énormément régressé, à l'image du niveau d'ensemble de notre championnat. Au cours de toute une saison, il faut bien chercher pour trouver vraiment une rencontre de haut niveau ayant marqué les esprits et l'histoire. Les anciens et les nostalgiques des belles années du football algérien peuvent vous donner dans le détail les péripéties de telle ou telle autre rencontre, mais à l'époque du tuf ! Ce qui n'est plus le cas de nos jours. Malgré tous les effets d'annonce au sujet du passage au professionnalisme, la seule nouveauté notable est bien évidemment la mise en place de la Ligue de football professionnelle que préside désormais Mahfoud Kerbadj, ex-chairman du CR Belouizdad qui, à l'occasion de la reprise, a convié les présidents de clubs de Ligue 1 à une réunion dimanche au siège de la Fédération algérienne de football (FAF) pour faire un point de la situation et débattre d'un certain nombre de sujets, dont le mode de fonctionnement de la Ligue et du tas de dossiers qu'elle doit gérer. D'ailleurs, les acteurs démarreront la saison là où ils l'ont arrêtée, c'est-à-dire avec les mêmes préoccupations, inquiétudes et appréhensions au sujet de la professionnalisation du football et toute la batterie de mesures d'accompagnement prévues par les pouvoirs publics, mais qui n'arrivent pas à se concrétiser sur le terrain. Cela va du financement à la prise en charge des jeunes catégories et leur encadrement en passant par l'octroi d'assiette de terrain pour la création de centres de formation et de regroupement. Les procédures et les lenteurs de l'environnement bureaucratique étant très lourdes dans notre pays, ce n'est pas demain la veille que les choses s'accéléreront, à moins d'un coup de fouet salvateur des pouvoirs publics pour mettre les bases d'un véritable football professionnel. Toutefois, la grande majorité des observateurs et des supporters demeure sceptique quant à «une révolution» dans notre football, mis à part quelques décisions marquantes comme le consensus autour du respect strict et rigoureux de la programmation préalablement établie et la domiciliation des derbys algérois au stade du 5-Juillet. Deux décisions à saluer, notamment la première si vraiment elle est respectée à la lettre, donnera plus de sérieux et de crédibilité à la compétition. Pour ce qui est des derbys de la capitale, là aussi le bon choix a été fait pour rehausser le niveau et favoriser le déroulement de rencontres dans de meilleures conditions d'organisation. Quant au spectacle, il faudra patienter et ne pas trop y compter. Il faudra quand même saluer au passage la décision prise par le président de l'USM Alger Ali Haddad d'avoir autorisé le MC Alger d'être domicilié au stade Omar-Hamadi ce qui a «libéré» le stade du 5-Juillet pour les derbys. C'est ce qu'on appelle mettre l'intérêt collectif et du football national au-dessus de toute considération étroite et clubarde. Espérons seulement que les clubs, après un été assez actif en matière de recrutements à coups de millions (pour les uns) et de milliards (pour les autres), nous offriront un football de meilleure facture et parviendront à nous réconcilier avec le fair-play. Il n'est pas interdit de rêver.