Accord n Le chef de la Ligue arabe, en visite en Syrie, a affirmé, hier, samedi, être parvenu à un accord sur les réformes avec le Président Bachar Al-Assad. Lors de cette visite, Nabil Al-Arabi a proposé au Président syrien un plan de sortie de crise en 13 points appelant à l'«arrêt immédiat» de la répression et à la tenue d'une élection présidentielle pluraliste ouverte à tous les candidats éligibles en 2014. Cela constitue la première initiative concrète de la Ligue arabe depuis le début de la contestation le 15 mars dernier. «Nous sommes parvenus à un accord sur des mesures pour mener les réformes, dont les éléments seront soumis au Conseil de la Ligue arabe», qui se réunit demain lundi au Caire, a annoncé M. Arabi. La proposition enjoint également à M. Assad d'«entamer des contacts sérieux avec les représentants de l'opposition syrienne» et de libérer les prisonniers politiques. M. Arabi a déclaré avoir insisté auprès de M. Assad sur «la nécessité de trouver une issue à la crise et de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la violence et à l'effusion de sang». M. Arabi a exprimé le «souhait d'aider la Syrie à surmonter cette phase» difficile, selon l'agence officielle syrienne Sana, qui a précisé que les deux parties se «sont mises d'accord sur un certain nombre de mesures concrètes à entreprendre pour accélérer les réformes». Par ailleurs, M. Arabi a réaffirmé «le refus de la Ligue de toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires intérieures syriennes». De son côté, le président Al-Assad a dénoncé une campagne de «falsification des faits» visant à «porter atteinte à l'image de la Syrie et à déstabiliser le pays». La visite de M. Arabi était initialement prévue mercredi dernier, mais la Syrie avait demandé au secrétaire général de la Ligue arabe de reporter sa visite, «en raison de circonstances indépendantes de (sa) volonté». Le plan de règlement de la Ligue arabe avait au départ provoqué la colère de Damas, selon qui il contenait «un langage inacceptable et biaisé». La visite de M. Arabi est intervenue alors que ni les manifestants pour la démocratie ni les autorités de Damas, qui affirment se battre contre des «bandes terroristes armées», ne lâchent prise. Par ailleurs, le bilan de ces six mois de contestation fait état de «plus de 3 000 personnes tuées, en majorité des civils, depuis la mi-mars dans plus de 112 villes syriennes», a déclaré M. Radwan Ziadh, dirigeant du Centre syrien des études politiques et stratégiques, à l'occasion de la publication du rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (Fidh) sur les violations des droits humains en Syrie. Selon l'ONU, les violences ont fait au moins 2 200 morts. Citant différentes violations des droits humains commises en Syrie, les auteurs du rapport de la Fidh dénoncent «un recours à la torture même sur des enfants et des opérations militaires infligeant aux habitants de quelques villes ‘'des punitions collectives''».