Constat - L'ampleur et l'état de dégradation du vieux bâti dans la wilaya ont atteint «un niveau critique», estime le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa. En fait, c'est toute la ville de Béjaïa qui est au centre d'un souci d'aménagement ou de réaménagement, avec la perspective de requalification et de restructuration d'une foule de quartiers souffrant de carences urbanistiques. C'est le cas de celui de Tizi, situé à la périphérie ouest de la ville, qui se singularise par un manque criant de commodités et une extension des plus débridées. Et c'est aussi le cas du Plateau de Sidi Bouderham, situé sur un versant opposé, gangrené par des occupations et des constructions illicites. Le Plateau, désormais délimité et en plein aménagement, s'étale sur 200 hectares et est destiné à accueillir la nouvelle ville de Béjaïa. D'ores et déjà, il y est prévu l'implantation du nouveau centre hospitalo-universitaire, une multitude d'équipements publics et pas moins de 1 000 logements. Une étude globale d'aménagement a émis le souhait de réaliser une articulation avec les espaces urbains environnants et assurer une harmonie générale à toute la zone qui se prédestine à accueillir, à terme, pas moins de 50 000 habitants. Sa mise en construction va apporter une bouffée d'oxygène à l'armature urbaine globale de la ville de Béjaïa, arrivée à confinement du fait de ses extensions non maîtrisées. Sa réalisation va soutenir, par ailleurs, les opérations analogues actuellement en cours. Le cas vaut essentiellement pour le quartier de Sidi Ali Lebhar, situé à proximité de l'aéroport, où il y a un chantier en achèvement de quelque 2 300 logements, assortis d'une ombrelle d'équipements publics. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui était en visite dans la wilaya, hier, mercredi, a donné son accord pour la réhabilitation et la reprise en main progressivement de l'ensemble du vieux bâti de la ville. «Nous sommes disposés à financer l'équivalent de la construction de 1 000 logements», a-t-il indiqué devant les autorités locales, subordonnant cependant cette aide à l'élaboration préalable d'une expertise globale de ce portefeuille immobilier, dont une grande partie, selon ses occupants, menace ruine. Le ministre, qui en a pris la mesure en passant en revue quelques habitations situées dans l'une des plus anciennes rues de Béjaïa, la «rue des Vieillards» en l'occurrence, s'est dit «très sensible», promettant de fournir des aides de 600 000 à 700 000 dinars pour chaque particulier intéressé par l'opération de réhabilitation de sa maison.