Réaction - Le Syndicat national des personnels des administrations publiques (Snapap) n'apprécie guère les dispositions des régimes indemnitaires et estime qu'il est nécessaire d'apporter des révisions concernant le calcul des primes. Calculées actuellement selon la catégorie, ces primes sont beaucoup plus favorables aux fonctionnaires occupant des postes supérieurs qu'à la majorité des simples employés. «Il est inconcevable que des fonctionnaires des catégories 1 à 10 perçoivent des primes estimées à 25% du salaire, alors que ceux dépassant la onzième catégorie en perçoivent 40%. Nous estimons qu'il est impératif d'apporter des modifications profondes», a estimé, hier, Belkacem Felfoul, secrétaire général du Snapap, lors d'une conférence de presse. Pour lui, ces mesures prises essentiellement pour améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs risquent d'avoir un effet contraire, puisque les salariés les mieux payés bénéficient d'indemnités importantes, alors que ceux dont les salaires sont déjà au bas de l'échelle ne perçoivent que «des miettes». Le Snapap avait demandé une rencontre avec le ministre du Travail et de la Sécurité sociale et celui des Finances, ainsi que le premier responsable de la Fonction publique afin d'étudier la situation et apporter les modifications souhaitées. «Nous souhaitons que ces responsables nous reçoivent le plus tôt possible pour nous permettre de leur soumettre nos propositions visant à instaurer une certaine équité entre les fonctionnaires des administrations publiques», a affirmé M.Felfoul. Le conférencier s'est interrogé sur les raisons de la non-création du Conseil supérieur de la fonction publique, censé prendre en charge les situations conflictuelles. «La loi sur la fonction publique stipule la nécessité de la mise en place de ce Conseil, mais sur le terrain il n'existe pas. Les pouvoirs publics doivent mettre sur pied cette institution qui devrait régler tous les litiges en matière de relations de travail et préserver les droits des travailleurs», a insisté le conférencier. Le fameux article 87 bis n'a pas échappé aux critiques du secrétaire général du Snapap. «C'est à cause de cet article qu'il existe encore des centaines de milliers de salariés qui perçoivent des mensualités en dessous du seuil fixé du Snmg à 18 000 dinars. Cet article stipule que le Snmg doit inclure toutes les primes et indemnités et non le net à payer. Nous continuons à lutter pour sa suppression et nous revendiquons que le Snmg soit la somme exacte touchée par le fonctionnaire à la fin du mois», ajoute M. Felfoul. Par ailleurs, le Snapap appelle à l'élaboration d'un plan de carrière pour certaines catégories, notamment les techniciens supérieurs, les adjoints d'éducation et les secrétaires de direction, des employés condamnés à achever leur vie active comme ils l'ont entamée. «Il faut mettre en place des dispositions permettant à ces fonctionnaires de bénéficier de promotions. Il est injuste qu'ils entament leur carrière et la terminent dans la même catégorie», a-t-il déploré.