Solution - La formule d'aide à l'habitat rural constitue, pour beaucoup de communes et de ménages, un moyen de contourner la rareté du foncier public constructible sur lequel sont édifiés d'autres types de logements. C'est du moins le constat de la direction locale du logement et des équipements publics (Dlep). «Cet état de fait est à l'origine d'un engouement prononcé pour le logement rural, à travers les 67 communes de la wilaya, notamment depuis le relèvement à 700 000 DA de l'aide à l'auto-construction», a indiqué le chef de service du logement au niveau de la Dlep, qui a fait état de plus de 85 000 demandes d'aide pour ce type d'habitat soumises, en 2011, au fichier national de contrôle de la Caisse nationale du logement (CNL), pour déterminer l'éligibilité des postulants. Cette demande globale a été satisfaite à hauteur d'un peu plus du tiers, par l'octroi à la wilaya, au titre du présent quinquennat, de quelque 30 000 aides à l'habitat rural d'un montant global d'au moins 21 milliards de dinars. L'intérêt accordé depuis toujours à l'auto-construction au niveau de cette région du pays, qui en fait une tradition, voire un principe du compter-sur-soi, s'est accru davantage, selon M. Meghlati, «conséquemment à l'accord, donné en 2010 par le ministère de tutelle, pour la réalisation de constructions en surélévation (R+1 et R+2)». Cette nouvelle disposition «fait actuellement le bonheur de parents exploitant un bien foncier dans l'indivision, à condition que le bénéficiaire de cette dérogation fournisse un certificat de possession en copropriété», a-t-il assuré en rappelant, qu'avant l'avènement de cette disposition, la loi n'autorisait que des constructions en rez-de-chaussée. Ce programme fait l'objet d'une répartition sur les communes, selon des critères tenant compte de la taille de la population de chaque collectivité, mais aussi d'équilibre interrégions, pour compenser les communes n'ayant pas bénéficié de programmes de logements sociaux, faute d'assiettes foncières relevant du domaine privé de l'Etat, assure-t-on. Dans ce contexte, il est à noter que plus de 90% des terres de la wilaya relèvent de la propriété privée de particuliers, et que 22 communes sur les 67 que compte la wilaya ne disposent pas d'un portefeuille foncier public. Aussi, a-t-on évoqué la nécessité de les doter d'un fonds spécial pour l'acquisition de terrains destinés à accueillir des projets d'équipement public, un vœu maintes fois exprimé par les autorités locales, mais sans jamais se concrétiser. Selon la même source, il a été alloué à la wilaya de Tizi Ouzou, depuis 2004, un total de 64 320 aides à l'auto-construction, tous programmes confondus, ayant donné lieu à la réalisation de 28 700 habitations alors que 25 171 sont en cours réalisation et 10 450 non lancées «pour cause de formalisation de leurs dossiers ou de difficultés rencontrées par les bénéficiaires dans la mobilisation de l'apport personnel».