Interrogation - Le régime syrien a-t-il une réelle volonté de sortir de la crise ou cherche-t-il à gagner du temps face à des sanctions de la Ligue arabe. Le régime syrien a enfin accepté sous conditions, hier, lundi, l'envoi d'observateurs arabes chargés de rendre compte des violences dans le pays. La Ligue arabe a indiqué, de son côté, qu'elle allait étudier les «conditions» posées par le régime syrien à son projet. Samedi 3 décembre, un comité ministériel de la Ligue arabe avait donné un nouveau délai – qui a expiré le lendemain dimanche – aux autorités syriennes pour accepter de signer un protocole concernant ces observateurs et éviter davantage de sanctions arabes à la Syrie, déjà soumise à des sanctions occidentales. Mais le régime n'a réagi publiquement, dans un courrier envoyé au secrétaire général de la Ligue arabe, qu'hier lundi en annonçant, par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, que «la Syrie a répondu positivement à la question de la signature du protocole». La Syrie a demandé juste «des modifications mineures qui ne touchent pas le fond du protocole (...) et des éclaircissements», a affirmé à Damas le responsable. Les explications demandées portent sur la coordination entre Damas et la mission des observateurs, a-t-il affirmé, indiquant que son pays avait demandé leurs noms et leurs nationalités. «Nous avons insisté sur la clause huit de la Charte de la Ligue qui interdit aux pays arabes de changer le régime politique d'un autre pays», a-t-il dit en «espérant une réponse positive des Arabes». «La réussite de la mission dépend des intentions arabes. Le chemin est ouvert pour la signature de l'accord», a ajouté le porte-parole. La signature de ce protocole a fait l'objet de plusieurs ultimatums de la Ligue arabe après que le régime syrien a failli à ses rengagements de mettre en application un plan de sortie de crise arabe, qu'il avait pourtant accepté début novembre, et prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. Face à l'absence d'application du plan, la Ligue arabe a adopté, le 27 novembre dernier, une nouvelle série de sanctions inédites à l'encontre de l'un de ses membres, qui comprend un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes, entrées aussitôt en vigueur. D'autres sanctions contre 19 personnalités syriennes qui seront interdites de voyage dans les pays arabes et y verront leurs avoirs gelés, de même qu'une interdiction de toute vente d'armes et la réduction de moitié les vols avec la Syrie à partir de la mi-décembre, sont tributaires d'une solution à la question des observateurs. Mais, pour sortir de la crise, M. Makdessi a aussi jugé nécessaire d'en traiter les causes, «qui ne sont pas seulement liées aux réformes», en évoquant «les armes transférées en Syrie, les médias qui veulent pousser (à l'escalade) et une opposition qui refuse de dialoguer avec le régime».