RABAT - La Ligue arabe a donné mercredi à la Syrie un nouveau délai de trois jours pour l'arrêt des violences, faute de quoi des "sanctions économiques" seront adoptées, a déclaré à Rabat le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar Hamad ben Jassem. La Ligue arabe "donne trois jours au gouvernement syrien pour arrêter la violence, mais si Damas n'accepte pas de coopérer avec la Ligue, des sanctions économiques seront adoptées contre la Syrie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de l'organisation pan-arabe à Rabat. Il a également demandé à Damas de donner son accord pour l'envoi d'une mission d'observateurs de la Ligue arabe en Syrie. "Nous allons envoyer dans un premier lieu entre 30 et 50 observateurs et il est possible qu'on ait recours à l'aide d'autres pays musulmans", selon le chef de la diplomatie du Qatar. La Ligue arabe va se positionner avec un double objet en Syrie (M. Medelci) Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a estimé que la Ligue arabe allait se positionner avec un double objet en cas de signature par Damas, dans les trois prochains jours, du protocole relatif à la mission d'observation arabe en Syrie. Dans une déclaration à l'APS, M. Medelci a indiqué qu'il s'agissait premièrement de "vérifier, ce qui se passe sur le terrain" et deuxièmement "de faire en sorte que le contrôle des actions de la protection des citoyens, soit un contrôle supervisé par les observateurs arabes". Il a estimé que "les observateurs arabes prennent là une responsabilité importante" en soulignant qu'"ils auront besoin de soutien, à la fois en terme d'expertise, d'équipements et des soutiens financiers". "Ces questions ont été abordées et nous sommes sur la bonne voie pour trouver des réponses", a-t-il indiqué en considérant que "la grande question qui reste c'est de savoir quel est le sort qui va être réservé à cette opposition par les autorités syriennes". Le Conseil de la ligue arabe avait adopté un projet de protocole relatif à la mission d'observation arabe en Syrie qui consiste en la vérification de l'application par la Syrie des points du plan arabe pour le règlement de la crise syrienne et la protection des civils". "Après la signature de ce protocole par le gouvernement syrien dans un délai de trois jours, à compter de la publication de cette décision, et après la cessation de tous les actes de violence, la mission d'observation sera immédiatement dépêchée en Syrie", souligne le Conseil dans ses recommandations. La Ligue insiste sur la nécessité pour le gouvernement d'annoncer son acceptation de mettre en oeuvre l'intégralité du plan arabe, adopté le 2 novembre dernier. Celui-ci prévoit "l'arrêt total des violences, quelles que soient leurs origines, pour protéger les citoyens syriens, la libération des détenus qui ont été arrêtés en raison des évènements en cours, l'évacuation de toute manifestation militaire dans les villes et l'autorisation pour les organisations concernées de la Ligue arabe et les médias arabes et internationaux de se déplacer librement en Syrie.