Résumé de la 1re partie - Le jeune roi remarque que fidèle Jean, en lui faisant visiter le château, passe toujours devant une porte sans l'ouvrir. Voyant qu'il n'y avait plus aucun moyen de l'en détourner, le fidèle Jean, le cœur lourd et poussant de grands soupirs, prit la clef du grand trousseau et la tourna dans la serrure. Quand la porte s'ouvrit, il entra vite le premier, car il espérait réussir à cacher le tableau au roi. Mais ce fut en vain. Le roi se mit sur la pointe des pieds et regarda par-dessus l'épaule de son serviteur ; dès qu'il eut aperçu l'image de la belle princesse, il tomba à terre, évanoui, car elle était très belle et toute brillante d'or et de pierres précieuses. Le fidèle Jean le prit et le porta sur son lit, en se disant avec inquiétude : «Le malheur s'est produit. Seigneur Dieu, que va-t-il se passer ?» Il lui donna du vin pour le fortifier et lui faire reprendre ses esprits, et les premiers mots du roi en revenant à lui furent pour lui demander : «Ah ! de qui est-ce le portrait ?» «De la fille du roi du Toit d'or», répondit le fidèle Jean. «Je l'aime», reprit le roi, «et mon amour est si grand que, même si toutes les feuilles des arbres étaient des langues, elles ne réussiraient pas à l'exprimer ! Je donnerais ma vie pour qu'elle soit à moi et toi, mon fidèle Jean, il faut que tu m'y aides.» Le serviteur fidèle réfléchit longtemps à la façon de s'y prendre, car il était déjà fort difficile de parvenir seulement à entrevoir la princesse. Mais il trouva finalement un moyen et dit au roi : «Tout ce qui l'entoure est en or : les tables, les chaises, les plats, les gobelets, les vases et tous les objets de ménage. Dans ton trésor, il y a cinq tonnes d'or : donnes-en une aux orfèvres du royaume pour qu'ils te façonnent des vases et des récipients de toutes sortes, des oiseaux de toute espèce, des animaux sauvages et fabuleux : tout cela plaira à la princesse lorsque nous irons le lui présenter pour tenter notre chance.» Le roi fit venir devant lui tous les orfèvres du royaume qui durent travailler nuit et jour jusqu'à ce que les différents objets fussent prêts. Quand tout fut chargé sur un navire, le fidèle Jean se vêtit en marchand et le roi fit de même pour ne pas être reconnu. Puis ils hissèrent les voiles pour traverser la mer et, après une longue navigation, ils arrivèrent à la ville qu'habitait la fille du roi du Toit d'or. Le fidèle Jean demanda alors au roi de rester sur le navire et de l'attendre. «Peut-être», lui dit-il, «pourrais-je ramener la fille du roi. Veille à ce que tout soit parfaitement en ordre à bord, les objets d'or bien disposés et le navire sous le grand pavois.» Après cela, il choisit des bijoux d'or et de petits sujets d'orfèvrerie et en bourra sa ceinture, puis il descendit à terre et alla droit au château royal. Quand il entra dans la cour du château, il y avait près du puits une très jolie fille qui avait dans les mains deux seaux en or et qui puisait de l'eau ; et comme elle retournait en emportant l'eau limpide et brillante elle vit tout à coup l'étranger et lui demanda qui il était. «Je suis un marchand», répondit-il, en lui faisant voir ce qu'il avait dans sa ceinture. (A suivre...)