Résumé de la 1re partie n Comme il en avait fait le serment au roi avant sa mort, Jean le fidèle voulut empêcher le prince de pénétrer dans la chambre interdite, lui disant que s'il y entrait les pires malheurs le guettaient. «Le plus grand malheur, dit le prince, serait plutôt que je ne puisse y entrer, car alors, de jour ni de nuit, je ne pourrais trouver le repos. Je ne bougerai pas d'ici tant que tu n'auras pas ouvert cette porte.» Jean le fidèle comprit que le jeune roi ne changerait pas d'avis ; alors il prit son trousseau de clefs, en choisit une et, à regret, l'introduisit dans la serrure. Il pénétra le premier dans la pièce, espérant avoir le temps de couvrir le tableau, mais il était déjà trop tard : le prince, entré sur ses talons, vit le portrait, son regard rencontra celui de la princesse et il tomba sur le plancher, évanoui. «Le malheur est arrivé. Qu'allons-nous devenir, à présent ?», se dit Jean le fidèle avec angoisse. Enfin le roi ouvrit les yeux. Ses premières paroles furent pour demander qui était cette ravissante princesse, et quand le fidèle serviteur eut répondu à sa question, il dit : «Si toutes les feuilles de tous les arbres étaient des langues parlant nuit et jour, elles ne sauraient assez dire à quel point je l'aime. Ma vie dépend d'elle et je pars immédiatement à sa recherche. Toi, qui es mon fidèle serviteur, tu m'accompagneras.» Jean le fidèle essaya de raisonner son maître, mais ce fut bien inutile. Il comprit qu'il fallait lui céder et, après avoir longuement réfléchi, il mit au point un projet qui devait lui permettre d'arriver auprès de l'inaccessible princesse. «'Tout ce qui entoure le roi et sa fille est en or, dit-il enfin à son maître, et elle n'aime que ce qui est en or. Dans votre trésor il y a cinq tonnes de ce métal précieux, mettez-les à la disposition de vos orfèvres afin qu'ils les transforment en objets de toutes sortes, qu'ils les décorent d'oiseaux et de bêtes sauvages ; je sais que cela lui plaira. Dès que tout sera prêt, nous embarquerons et tenterons notre chance.» Tout fut fait comme Jean l'avait proposé. Les orfèvres travaillèrent nuit et jour, ciselèrent des merveilles par centaines, un navire fut équipé, Jean et le roi revêtirent des costumes de marchands, afin de n'être pas reconnus, puis les voiles furent hissées et le navire cingla vers le large, en direction du lointain point sur l'horizon où s'élevait le Castel d'Or. Quand ils abordèrent cette île lointaine, Jean le fidèle recommanda au roi de rester à bord, tandis que lui-même chercherait à approcher la princesse. Il descendit à terre, emportant de précieuses coupes d'or, escalada une falaise et arriva près d'une rivière. (à suivre...)