Position - Israéliens et Palestiniens se sont rencontrés pour la première fois depuis septembre dernier et ont convenu de poursuivre les discussions. «La partie palestinienne a présenté un document qui représente sa vision sur les frontières et la sécurité. La partie israélienne l'a reçu, promettant de l'étudier au cours des prochaines semaines», a affirmé hier, mardi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh, qualifiant de «positives» les trois heures et demie de rencontre. «Nous avons décidé que les rencontres se poursuivront en Jordanie et que l'annonce des réunions» sera faite par la Jordanie, a-t-il ajouté. La réunion «n'a rien apporté de nouveau parce que la délégation israélienne n'a fourni aucun élément nouveau», a indiqué de son côté une source palestinienne proche des discussions. «Nous avons convenus d'avoir une autre réunion vendredi prochain à Amman sous les auspices du Quartette et en présence de la Jordanie», a ajouté cette source sous couvert de l'anonymat. Bien que les deux parties aient prévenu que la rencontre ne constituait pas une relance du processus de paix, les Etats-Unis y ont vu une «évolution positive pour le seul fait qu'elle ait pu se tenir». Les délégués palestinien et israélien, Saëb Erakat, et Yitzhak Molcho, ont tenu une réunion plénière avec les représentants du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), avant de se réunir bilatéralement en présence du ministre jordanien. C'est la première fois que l'envoyé spécial du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le négociateur palestinien se revoient publiquement depuis septembre 2010. La Jordanie, signataire d'un traité de paix avec Israël en 1994, a tenu à ce que cette réunion ait lieu à Amman, loin de la clandestinité qu'elle adopte généralement lors de rencontres avec les Israéliens. Les deux parties ont néanmoins campé sur leurs positions. «L'exigence palestinienne est connue : que les Israéliens acceptent des références précises pour le processus de paix et arrêtent la colonisation, auquel cas nous sommes prêts à reprendre les négociations», a déclaré hier, mardi, le président palestinien Mahmoud Abbas. Cette réunion a pour but de «faire avancer le processus de paix et de rapprocher les points de vue», a-t-il déclaré, espérant «des résultats aujourd'hui ou dans les deux prochains jours pour préparer un terrain favorable à la reprise des négociations». «Il s'agit d'un développement positif. C'est la première fois depuis longtemps que les Palestiniens sont disposés à venir parler avec nous directement sans conditions préalables», s'est félicité pour sa part le vice-Premier ministre israélien. Il a prévenu que cette rencontre exploratoire ne constituait pas un retour à la table des négociations, précisant qu'Israël, qui refuse le gel de la colonisation et les bases de discussions réclamées par les Palestiniens, ne dévoilerait ses positions que dans le cadre de discussions directes. Le Quartette a fixé aux deux parties l'échéance du 26 janvier prochain pour présenter leurs propositions détaillées en vue d'un règlement de paix. La réunion a été critiquée par plusieurs mouvements palestiniens, dont le Hamas, au pouvoir à Gaza, qui a qualifié de «farce» et de «temps perdu» une rencontre qui «dessert les espoirs et les aspirations du peuple palestinien, opposé à toute négociation avec l'occupant».