A Ciudad Juarez, ville la plus violente du Mexique, plusieurs hôtels sont devenus des casernes improvisées pour quelque 2 000 policiers municipaux après la menace d'un cartel de la drogue de tuer un agent par jour si leur chef ne démissionnait pas. Ces menaces ne sont pas lettre morte : 11 policiers, dont 4 commandants, ont déjà trouvé la mort dans la ville depuis le début de l'année. Le maire de Ciudad Juarez a ordonné au début de la semaine de transférer ses troupes policières dans les hôtels pour éviter qu'ils soient la cible d'attaques sur le chemin de leur domicile dans une ville qui est le théâtre depuis plus de quatre ans d'une sanglante guerre des cartels de la drogue. A l'entrée du motel Rio, sur l'avenue Las Torres, plusieurs patrouilles ont pris position pour protéger l'accès à la caserne improvisée. Un groupe de policiers surveille le passage des véhicules. Le maire a annoncé que les policiers seront à l'hôtel pour au moins trois mois. La semaine dernière, plusieurs pancartes signées du «Nouveau cartel de Juarez» sont apparues en plusieurs points de la ville de 1,3 million d'habitants, située à la frontière avec les Etats-Unis, pour annoncer l'assassinat d'un policier chaque jour tant que le chef de la police sera toujours en poste. Le nombre d'homicides est tombé de 3 100 en 2010 à moins de 2 000 en 2011 dans la ville.