Le chef de la police de Ciudad Juarez, ville frontalière avec les Etats-Unis, réputée la plus meurtrière du Mexique, a démissionné après l'assassinat de plusieurs de ses hommes et sous la menace d'autres meurtres de la part des cartels, a annoncé le maire, hier, vendredi. La décision a été annoncée après l'assassinat le même jour de deux policiers de la ville, qui fait face à El-Paso, dans le Texas, au sud des Etats-Unis. Mercredi, le numéro 2 de la police avait été abattu avec deux de ses hommes. Des affiches anonymes avaient alors été placardées, réclamant la démission du chef de la police, l'ex-major de l'armée Roberto Orduna Cruz, dans le style habituel des cartels de la drogue. Faute de quoi, indiquaient-elles, un policier serait tué tous les deux jours. Le chef de la police «a renoncé à son poste pour des raisons de sécurité personnelle et pour éviter que d'autres policiers soient tués», a déclaré le maire. Hier, vendredi, onze assassinats ont été enregistrés dans cette région du nord du Mexique, dont ceux des deux policiers de Ciudad Juarez et d'un troisième à Chihuahua. Les cartels de la drogue s'y livrent une guerre sans merci pour le contrôle du trafic à destination des Etats-Unis, premier client mondial de la cocaïne. Ciudad Juarez à elle seule a comptabilisé plus de 1 600 morts violentes en 2008, et déjà quelque 300 depuis le début de 2009.