L'émotion soulevée par l'affaire Kenneth va inciter le gouvernement américain à s'intéresser de près aux ovnis. Il s'agissait à la fois de rassurer l'opinion et de déterminer avec précision la nature du phénomène : s'agissait-il réellement d'objets venus de l'espace ou d'avions espions envoyés par l'URSS ? C'est cette deuxième hypothèse qui a les faveurs des militaires car, ne l'oublions pas, nous sommes en pleine guerre froide et les deux puissances d'alors, les USA et l'URSS, se livrent à une course à l'armement, notamment au développement des missiles à portée intercontinentale et au démarrage de l'astronautique. Il semble cependant, que dès les premières enquêtes, on ait écarté l'idée de menace militaire d'une puissance étrangère sur les Etats-Unis. Ces objets ne sont pas détectés par les systèmes de surveillance et ils ne sont pas signalés au-dessus des sites stratégiques du pays. Dans la plupart des cas, il s'agit d'apparitions localisées, dans des zones ou des villes de moyenne importance. Cela n'empêche pas, à la fin de l'année 1947, le gouvernement américain de créer une commission d'enquête sur le sujet. C'est le secrétaire d'Etat à la défense d'alors, James D. Forrestal qui, le 27 décembre, signe le décret de création du Project sign ou «projet Signe», confié à l'ATIC, le Centre de renseignement technique de l'air. Le projet, dont le siège est à Dayton, dans l'Ohio, est dirigé par un groupe de militaires et de scientifiques chevronnés, chargés de faire toute la lumière sur le phénomène. A peine une semaine après sa création, un incident va précipiter les événements et relancer la polémique sur les ovnis.