Le capitaine Mantell s'est donc écrasé, ce 7 janvier 1948, en poursuivant un objet volant non identifié. En dépit des longues recherches faites par l'armée, on n'a jamais retrouvé le corps du pilote. En revanche, on a retrouvé, dans un rayon de plusieurs kilomètres, des débris de son avion : c'est la preuve que celui-ci a explosé en plein vol et que le corps du malheureux Mantell s'est désintégré en particules. Selon le communiqué publié par l'armée de l'air, le capitaine Mantell a été victime d'un manque d'oxygène, son avion n'étant pas équipé pour voler à l'altitude qu'il a prise. Il a perdu connaissance et son avion aurait continué à grimper jusqu'à ce que l'altitude ait provoqué une perte de puissance pour le faire passer en palier. La descente, vertigineuse, aurait alors provoqué l'explosion. C'est une hypothèse plausible mais qui oublie que le capitaine Mantell était parfaitement au courant du danger qu'il courait : il a lui-même informé la base de la décision de faire marche arrière si l'objet continuait à grimper. Et l'objet poursuivi ? Pour l'armée, il s'agissait soit de la planète Vénus, que le pilote avait prise pour un ovni, soit un gros ballon, appelé «accroche-ciel» et que l'on emploie dans les vols expérimentaux en haute altitude. Le communiqué de l'armée explique que ce genre d'objet atteint des diamètres de 30 mètres et qu'il peut voler jusqu'à 60 000 pieds. C'est encore oublier que le capitaine Mantell est un pilote expérimenté et qu'il était capable de distinguer Vénus ou un ballon de sonde d'un objet volant inconnu. L'affaire Mantell fera couler beaucoup d'encre et les partisans des soucoupes volantes feront du malheureux pilote le premier «martyr de l'ufologie».