Générosité - La villa Abdeltif a abrité, hier, une cérémonie de réception de donation d'œuvres artistiques et d'objets culturels. Ce don a été fait par des collectionneurs privés, à l'instar de Mme Zohra Bitat-Drif qui a offert une collection de masques et de sculpture provenant du Congo et de la Côte-d'Ivoire. Ces objets d'art seront exposés au musée de l'Afrique qui est en cours de réalisation. Pour sa part, un donateur particulier, à savoir le notaire Maître Salim Becha, a remis au même musée (de l'Afique) et à celui des antiquités, une collection composée d'un fossile estimé à près de 450 millions d'années et de sculptures de Mésopotamie datant du VIIIe siècle. Force est de rappeler que l'Algérie compte effectivement réaliser un musée de l'Afrique qui devrait «exprimer le présent et le futur du continent». Tout commence lorsque des ministres de la Culture de l'Union africaine se sont réunis en 2008 à Alger pour discuter de la création de cette institution muséale dont l'objectif consiste à représenter l'Afrique dans sa diversité culturelle, artistique, historique… Ce musée, selon les recommandations du rapport portant sur la réalisation de ce dernier, «ne saurait être un musée des masques ou des statuettes africaines». Il doit être pluridisciplinaire et porter sur les réalisations africaines (inventions, innovations, créations) qui participent à l'effort de la civilisation universelle. Ainsi, le musée, qui sera réalisé pour «une renaissance culturelle» du continent, donc un haut lieu de culture et de science, doit traduire l'originalité et les spécificités ainsi que l'esprit créatif et la dimension humaine du continent. Par ailleurs, le Directeur général de la banque BNP Paribas El Djazair, M. Dupuche, a, de son côté, remis à Dalila Orfali, directrice du musée des Beaux-Arts, deux toiles du célèbre peintre Dinet-Nasereddine. Les toiles portent le titre de «L'aveugle» et «L'embuscade». La première représente avec une précision saisissante et dans un réalisme poignant le dénuement et la détresse d'un aveugle, tandis que la seconde est une mise en scène d'une bataille. Rappelons que Dinet-Nasereddine, de son vrai nom Alphonse Etienne Dinet, est un artiste français qui, en séjournant dans le sud de l'Algérie (OuarglaLaghouat et Boussaâda), s'est converti à l'Islam (en 1913) et a fini par s'y installer et y vivre définitivement. Avec l'aide de son ami Slimane Ben Brahim Baâmar, il parcourt le désert et se familiarise avec les tribus nomades et bédouines, découvrant et adoptant la tradition locale. Il apprit aussi à parler l'arabe. Cela lui avait donc permis de comprendre l'âme algérienne. Cela l'avait profondément marqué et inspiré au point de réaliser plusieurs toiles ayant trait aux paysages et aux scènes quotidiennes de Boussaâda et de ses régions. En effet, Dinet-Nasereddine était un artiste prolifique. Il avait produit une quantité d'études, de scènes, de croquis, de portraits d'une lumière flamboyante. Après un pèlerinage à La Mecque qu'il accomplit le 2 avril 1929, il meurt Le 24 décembre de la même année à Paris et sera inhumé le 12 janvier 1930 à Bou-Saada. Notons également que la direction de l'éducation de la wilaya de Tlemcen a fait don de 69 manuscrits au musée des manuscrits de Tlemcen afin d'assurer leur conservation.