Descente - Passé le temps de la déception et de l'amertume d'une relégation en Ligue amateurs, le PAC a pansé ses blessures. Mieux encore, son premier responsable pense déjà à la prochaine saison. C'est l'occasion aussi de faire le point avec son président. C'est un président serein et ayant pris suffisamment de recul que nous avons rencontré pour évoquer la situation du Paradou AC. Un club qui a fait l'actualité ces dernières années, en parvenant même à accéder en Ligue 1 avant de dégringoler en rejoignant cette saison la Ligue amateurs. Kheireddine Zetchi fait le point : «La saison dernière, nous avons frôlé la relégation. Cette saison, nous avons traîné longtemps en bas du tableau, où nous avons récolté 14 points seulement lors de la phase aller. Au retour, les choses se sont encore compliquées, compte tenu des enjeux où chaque match devenait une bataille. Disons que notre échec est sportif et nous n'avons pas à nous cacher derrière des subterfuges. J'avoue également que les joueurs n'ont pas été à la hauteur. Le niveau du championnat a été faible à mon avis.» Le président du PAC impute ainsi une grande part de la responsabilité à ses joueurs, qui, selon lui, n'ont pas été à la hauteur, notamment lors du dernier match à Mostaganem face à l'ESM. «Lors du match contre Mostaganem, même si les joueurs de l'équipe adverse étaient motivés par des primes, les nôtres devaient l'être davantage, compte tenu de l'enjeu qui était le sauvetage de l'équipe. Je me pose d'ailleurs la question sur le mental de mes joueurs.» En poussant l'analyse un peu plus loin, Zetchi reconnaît que la jeunesse de son effectif lui a été quelque part fatale. «A l'aller, nous avons joué avec un effectif plus jeune. La Ligue de football professionnel l'a d'ailleurs mentionné dans son bilan, ce qui nous a amenés au mercato à revoir les choses et à recruter quelques éléments plus expérimentés». Concernant les changements intervenus au niveau du staff technique, il y a eu le passage de quatre entraîneurs, ce qui n'est pas dans les habitudes du club des hauteurs de la capitale. «Cela est dû aux mauvais résultats que nous avons enchaînés depuis le début de la saison. Disons que nous avons réglé des erreurs par d'autres, de Nacerddine Drid jusqu'à Khaled Lounici, avec qui nous avons terminé la saison. Nous avons couru derrière un déclic qui n'a jamais eu lieu. Cela dit, la plus grande part de responsabilité, ce sont les joueurs qui l'endosseront», avoue Zetchi, non sans être toujours remonté contre ses joueurs. Mais le président relativise et rappelle que la saison n'a pas été aussi catastrophique. «Fort heureusement, le Paradou ce n'est pas simplement l'équipe senior de football. La saison 2011/2012 a connu plusieurs autres activités, puisque nous avons poursuivi la structuration de la société sportive, nous avons finalisé le projet de notre centre de formation à Tessala El-Merdja qui sera inauguré bientôt. Il y a également l'académie qui s'apprête à accueillir sa quatrième promotion. Il faut dire que nous ne pouvions courir plusieurs lièvres à la fois». Le professionnalisme Loin du compte Abordant le projet du professionnalisme en Algérie, Zetchi explique que les clubs n'ont pas eu la partie facile dans un environnement qui n'a pas été du tout et suffisamment préparé pour garantir une bonne transition. «Dans le contexte du football algérien, on aurait pu donner un peu plus de temps aux clubs pour leur permettre de se structurer, de se doter d'infrastructures, de se mettre à niveau et de se conformer réellement au cahier des charges du professionnalisme au lieu de concourir à une situation qui est devenue chaotique avec toutes ces sociétés des clubs de Ligues 1 et 2 en faillite. Si la FAF demandait un quitus, trois ou quatre clubs seulement seraient engagés. Si on exigeait des garanties sur les budgets prévisionnels de la saison 2012/2013, deux ou trois clubs seulement seraient solvables !». Puis de poursuivre : «Il n'est pas normal de laisser des SPA continuer à générer du déficit jusqu'au jour où il faudra les dissoudre ou bien appeler quelqu'un à la rescousse pour renflouer les caisses. Ce dont nous sommes convaincus, c'est qu'il y a une volonté qui veut casser le Paradou et tout ce que peut entreprendre ce club !». L'objectif Revenir parmi l'élite Qu'en est-il de l'avenir du Paradou justement, qui a toujours le statut de club professionnel, mais qui va évoluer dans une division amateur ? «Nous allons garder notre statut de club professionnel durant deux ans, comme le précise la réglementation, même si au passage, ce n'est pas à la FAF de définir qui est club pro ou pas, puisqu'une société sportive par actions n'a rien à voir avec l'instance du football», explique un Zetchi pas du tout résigné qui n'a qu'un seul objectif, celui de revenir parmi l'élite, mais avec une équipe plus forte et surtout issue de la fameuse académie dont les joueurs sortiront bientôt à la lumière. L'affaire Le Paradou menace de recourir au TAS Lors de notre entretien avec le président du Paradou, nous avons appris que le club a entrepris des démarches auprès des instances du football au sujet d'une affaire qui remonte à la surface, celle du match USMBA-SAM. «Effectivement, nous avons introduit un dossier de recours au sujet du match USM Bel Abbes - SA Mohammadia où ce dernier club s'est présenté sans les licences de ses joueurs. Nous avons la feuille de match qui prouve ce que nous avançons et l'article 84 des règlements de la fédération est clair puisqu'il évoque la perte du match par forfait (0 à 3) et la défalcation d'un point. Maintenant que le championnat est terminé, le Paradou s'est senti lésé, c'est pourquoi nous demandons l'application de l'article 84 dans toute son intégrité. Nous sommes même prêts à recourir au Tribunal arbitral sportif (TAS) pour recouvrer nos droits.» Affaire à suivre. L'avenir Septembre, l'entrée en scène des Académiciens «Concernant l'académie, nous comptons inscrire la première promotion dans le prochain championnat des U21, du moins durant la phase aller. Nous voulons incorporer nos joueurs de façon graduelle parmi l'équipe senior», nous dira le président du PAC, tout en annonçant qu'en septembre, il y aura une nouvelle promotion qui fera ses débuts à l'issue de la traditionnelle campagne de prospection que le club a déjà entamée. «Nous n'allons pas dévier de notre démarche, car le Paradou est construit sur des bases solides. Nous sommes bien montés de la division de wilaya jusqu'en Ligue 1, eh bien nous pourrons revenir bientôt parmi l'élite». Pour ce qui est des tournois que le Paradou a l'habitude d'organiser, notamment le rendez-vous international des U13, le président Zetchi préfère faire une pause cette année et prendre un peu plus de recul : «Cette année, on marque une halte par rapport à l'organisation du tournoi international des U13. Nous avons à chaque fois investi gros, mais nous n'avons jamais reçu une quelconque aide ou soutien de la part des responsables du football ou des pouvoirs publics. Il est plus sage de faire l'impasse sur cet événement. Nous y reviendrons dans les années à venir, après avoir fait le bilan de tout ce que nous avons entrepris jusqu'à présent.» En deux mots : le PAC veut repartir d'un bon pied et sur la base d'arguments qui s'inscrivent dans la durée.