Histoire - Les premiers à avoir chanté à la radio en kabyle, était la chorale féminine invitée par Mme Lafage à la fin des années 40. Puis dans les années 50 avec la création du service des émissions en langues arabe et kabyle, au sein de la radio d'Alger, la radio coloniale de l'époque. L'apport de ces femmes comme Lachrifa, Layamina, Lazina et Ladjamila et de bien d'autres voix féminines a fait sortir la chanson du stade traditionnel limité aux fêtes familiales et cérémonies religieuses, selon Mohamed Bederdine, chargé de la promotion de l'identité nationale au sein de la radio algérienne.«Il y avait donc cette évolution extraordinaire qui a permis à la chanson kabyle de l'époque et à la chanson amazighe dans sa globalité, de s'ouvrir à un cadre plus large, lui permettant ainsi, d'accéder à un niveau de communication de masse comme elle a permis aussi à la langue amazighe, d'accéder à un stade de communication moderne», a-t-il repris et d'ajouter : «La chanson amazighe a évolué de la chanson religieuse à la chanson patriotique de l'émigration, à la chanson socioculturelle et engagée. Elle a accompagné le développement du pays et toutes les questions socioculturelles vécues par la population amazighe et la population algérienne en général.» La musique algérienne compte une mosaïque de styles ancrés dans la culture. «Il faut y mettre le paquet car elle est la source d'inspiration de beaucoup d'artistes et de groupes de renommée mondiale à l'image de Karim Ziyad, Gnawa division, tinariwin», nous dit Tahar Ider, de la troupe Zine Gdah de Ouargla. Cet art a été connu notamment par la radio nationale et développé grâce aux radios régionales et locales notamment celles d'expression berbère. Le directeur de la coordination des radios régionales, Mohamed Chellouche, estime que la radio locale est le meilleur moyen pour un travail de proximité par excellence «la participation de la radio pionnière dans la promotion de la culture amazighe, a été l'une des recommandations de la 3e conférence nationale tenue à Khenchela, en été 2010». Il se dit soulagé qu'une «panoplie de représentants de radios d'expression amazighe, soit réunie dans un même studio au profit du même auditeur. Ce qui rentre dans un esprit de citoyenneté». Hakim Lamdani, directeur artistique de l'orchestre de la radio nationale, estime, pour sa part, que «nous sommes en phase de transition entre l'authenticité (tout ce qui est du terroir et du patrimoine) et la création «Chant amazigh», un concept que je ne comprends pas encore. Je dirais plutôt la musique ou le chant d'expression amazighe. La musique algérienne est la même à l'échelle nationale avec tous ses genres, ses rythmes et ses modes. Elle change selon la façon d'interprétation de la culture locale», a-t-il soutenu, félicitant la troupe Igoudher Mascoula de Khenchela qu'il considère comme une parfaite leçon d'authenticité dans les textes, le chant, l'interprétation, la musique et le jeu des instruments «quand c'est bien interprété, quand c'est bien fait même le commun des mortels apprécierait», a-t-il affirmé faisant allusion au public qui, même s'il est jeune et peu connaisseur aime cet art folklorique.