De Ghardaïa Support - L'encouragement des programmes radiophoniques sur la culture amazighe dont le chant et la poésie, s'avère important au niveau de la radio, notamment les radios locales. Outre l'encouragement de toute nouvelle production radiophonique sur le patrimoine amazigh, les représentants des radios locales (Adrar ,Illizi, Soummam (Béjaïa),Tizi Ouzou,Tamanrasset, Ouargla, Khenchela, Batna, Bouira ) et la chaîne II, en présence de responsables de la coordination des radios locales et celui de radio Ghardaïa, recommandent l'élaboration d'une bibliothèque numérique qui regroupe tous les types de chansons amazighes. Cette bibliothèque fera office de base de données pour les chaînes radios avec l'échange de programmes entre les radios locales afin d'élargir le champ d'audition de la chanson amazighe à l'échelle nationale. Ces recommandations sont venues lors de la clôture, jeudi, de la journée ouverte sur l'évolution de la chanson amazighe à travers la radio nationale, organisée au sein de la radio locale de Ghardaïa, en marge de la 3e édition du festival culturel local de la musique et de la chanson du M'zab. Les mêmes responsables recommandent aussi la recherche et la préservation de tout ce qui est hérité en matière de chanson amazighe, la création d'une encyclopédie biographique audio et écrite sur les artistes en langue amazighe avec l'implication des chercheurs en patrimoine artistique amazigh et le lancement d'espaces de débats avec des chercheurs et spécialistes dans l'étude et l'analyse de ce même patrimoine, ainsi que l'encouragement des jeunes talents qui se sont imposés dans le chant et la poésie. Enfin, la collaboration effective dans la promotion du patrimoine amazigh à travers les ondes radiophoniques et les programmes électroniques destinés aux jeunes y compris la radio Net. Le directeur de la coordination des radios régionales, Mohamed Chellouche, a applaudi l'initiative de la journée ouverte tenue au sein de la radio locale de Ghardaïa. La radio locale, selon lui, est le meilleur moyen du travail de proximité par excellence. La participation de la radio dans la promotion de la culture amazighe, a été l'une des recommandations de la 3e conférence nationale tenue à Khenchela, l'été dernier. D'autres initiatives de ce genre, ont été organisées selon notre interlocuteur sur le même objectif pour traiter à chaque rencontre entre radios locales, un thème précis. «Il y aura prochainement une rencontre débat sur Yennayer ainsi que des expositions», nous a-t-il informés. «Quand on unit les différents représentants radiophoniques en langue amazighe sur le même plateau et dans un seul programme au profit du même auditoire, je considère que cela représente pour nous un vrai esprit de citoyenneté. La radio a depuis toujours été pionnière dans la promotion de la culture amazigh», a-t-il conclu. Le folklore chaoui ne doit plus être réservé aux manifestations conjoncturelles La salle de cinéma M'zab de Ghardaïa a vibré jeudi et vendredi soir, au son des belles interprétations des artistes de Ghardaïa et d'ailleurs, encouragés par les applaudissements du grand public devenu passionné de la musique mozabite et amazighe et les lauréats de la précédente édition du festival à l'image de Amira Izli qui a chanté avec son père le grand artiste mozabite de la région Djamel Izli. La troupe Ikoudher Mascoula (ancien nom de Khenchela) (les aigles de Khenchela ) a fait très bonne impression sur scène grâce à son mode «rahaba» aux rythmes de la «guesba» et du bendir» parfaitement manipulés par les membres de la troupe dont un chanteur âgé. «La présence de personnes âgées est très importante pour nous pour la préservation du patrimoine des Aurès et la formation des jeunes», nous a expliqué le chef de la troupe, Ali Merabet. Les chansons de Aïssa el Djermouni n'ont pas manqué au menu des Chaouis de ‘'Scoula''au même titre que celles de Zoulikha et Hamid Bouzaher. Merabet a profité pour demander que son folklore ne soit plus uniquement conjoncturel. «Les gens doivent savoir que nous représentons un riche patrimoine des Aurès et que l'on cesse de nous considérer juste pour de la simple figuration lors des festivités officielles pour embellir les événements tels que l'accueil de personnalités officielles (ministres, président...)», a-t-il dit. Hacène Zergoun, l'artiste de Ouargla, a tellement été sollicité par le public qui semblait être fan de sa musique au point de faire vibrer la salle. Zergoun a chanté en arabe et en amazigh (dialecte local chelhi).Il s'est bien produit sur cette scène de la salle M'zab. Avec ses deux troupes musicales traditionnelle et moderne, l'artiste qui a créé son propre style dit «el azouzi», a enregistré 12 albums. Ce professeur de musique chante les textes du patrimoine et de chanteurs locaux dont cheikh El Kaïd et le style «el hadhra». Un 13e album sera produit en 2012 selon l'artiste qui souhaite que son style soit connu «Les médias lourds nous exigent seulement le traditionnel alors qu'avec ma troupe nous avons intégré des touches modernes sur certains anciens textes qui intéressent les jeunes d'aujourd'hui», nous dit-il. Amira, la 1re artiste féminine mozabite Fille du grand artiste mozabite Djamel Izli, Amira Izli est en 3e année moyenne à Beriane.Elle a à peine 14 ans.A l'âge de 13 ans elle a atteint le top en interprétant des chansons mozabites pour la 1re fois devant un public en tant qu'élément féminin.Elle a décroché le 2e prix de la chanson du M'zab lors de la 2e édition du festival en 2010. «Il y a beaucoup à faire pour la chanson mozabite pour son évolution.Notamment dans notre société qui n'arrive pas à l'accepter .Chez moi. Nous organisons, mon père et moi, des soirées en famille. Ma mère m'encourage aussi. «Amira s'est dit très soulagée d'avoir été honorée à Alger par la Chaîne II. Elle nous apprend qu'elle commence à écrire son propre texte.» Rahima cherche sa voix C'est la fille de l'artiste chanteur et peintre Khelfaoui de Béjaïa. Rahima qui suit les traces de son père, crie, dans sa 1re chanson : ‘Je veux chanter'. Avec sa voix d'opéra mais de chants tous modes confondus, cette jeune fille de 28 ans souhaite avoir son propre public. Elle chante depuis l'âge de 17 ans grâce à l'encouragement de son père qui avait au début été contre ce choix selon cette technicienne en maintenance en informatique. «Depuis mon enfance, j'écoutais mon père notamment lorsqu'il jouait de la guitare avec le rêve de devenir chanteuse. Il n'avait pas accepté au début jusqu'au jour où il m'a entendue chanter ‘Titanic' .Puis j'ai été encouragée par ma grand-mère Titi Zahra qui chantait elle aussi.». Rahma a particpé à Alhane wa chabab en 2008 mais a été contrainte de rentrer suite à des problèmes de santé qui lui avaient fait perdre sa voix. Mais en 2001,elle a décroché le 1er prix du Festival de la chanson amazighe à Béjaïa. L'artiste projette de réaliser son 1er album dont des chansons avec son père auquel elle rend hommage par le biais d'InfoSoir. Et le «gang» des Touareg Armés de leurs instruments originaux comme le «gang» (tbel), l'imzad (le violon traditionnel) et tazanai (la flûte), les Touareg, à travers la troupe Djibal Tassili de Illizi que dirige Messaoud Aziallah,ont, eux aussi, impliqué leur public dans leurs chansons pourtant difficiles mais répétées par certains dont ‘Damaa al damaa' du regretté Othmane Bali et d'autres titres des artistes locaux de Illizi à l'image de Choughli, Chakali et Abdelali. Le «daynane» du mont Chenoua aussi Amara Azghal de Tipasa a, pour sa part, envoûté l'assistance par ses paroles du mont Chenoua caractérisée par le style du ‘'daynane''. Il compte dans son répertoire, 4 albums, le fruit de plus d'un quart de siècle de dévouement envers le chant chenoui. «Iachi lachi» revient en force La soirée de vendredi, a été vraiment animée par le lauréat de la précédente édition,Salah Izli qui a fait participer le public en majorité des jeunes fans et les artistes chenouis,touareg et kabyles sur scène,lors de l'interprétation de la fameuse chanson du groupe Itchoudane des années 90 ‘Iachi lachi'. Des talents qui cherchent une place Les Mozabites Abdelaziz et Amekreuz La scène du festival a également été un espace pour les jeunes talents de la région qui ont montré tout leur savoir-faire en matière de chant mozabite. C'est le cas de Mohamed Abdelaziz et Amekreuz Bakir de Beni Izguen. Abdelaziz nous a déclaré qu'il interprète notamment les chants du patrimoine mozabite dont les textes du regretté artiste chanteur local Zekri. Et d'ajouter : «Je chante aussi le chaabi notamment le style Guerouabi Amar Ezzahi lors des fêtes à Beni Izguen ou hors le k'seur.»