La formation targuie, Timtar N'ahaggar, a reçu logiquement le premier prix d'une édition qui s'est déroulée dans une ambiance familiale et festive Tamanrasset. de notre envoyé spécial La troisième édition du Festival national de musique et chanson amazighs s'est achevée ce jeudi, tard dans la soirée, comme elle avait commencé : dans une ambiance familiale et festive, empreinte d'un esprit d'échange et de partage. Comme chaque soir, un public nombreux et attentif s'est déplacé sur l'esplanade du 1er Novembre pour applaudir les artistes qui se sont succédé sur la scène et pour danser à corps perdu sur les airs venus des montagnes kabyles, du M'zab, des Aurès ou du vaste pays des hommes bleus. Bien avant le gala de clôture, le jury du festival chargé d'auditionner les groupes en compétition avait rendu son verdict. C'est ainsi que le premier prix est revenu à la formation targuie Timtar n'Ahaggar (qui signifie souvenirs de l'Ahaggar en tamacheq) permettant ainsi à la musique targuie de confirmer cet élan et ce renouveau amorcé par des locomotives comme Tinariwine. Le deuxième prix est revenu au groupe Icosium d'Alger, engagé dans la section musique kabyle, alors que le troisième prix a été attribué au groupe Imnayen (Les cavaliers) de Khenchela qui a plutôt bien représenté la chanson chaouie. La mention spéciale du jury a récompensé un chanteur mozabite qui avait ému tous les spectateurs lors de son passage. Pour le poète Ben Mohamed, membre du jury, les critères de sélection se sont basés sur l'authenticité, la tenue de scène des musiciens, la maîtrise musicale, puis la voix. Dans un souci d'honnêteté intellectuelle, la poésie a été écartée de ces critères étant donné que les membres du jury ne maîtrisent pas toutes les variantes de la langue berbère, les membres et il ne sauraient émettre un avis objectif sur ce point précis. «Le premier critère, pour nous jury, est l'authenticité. Il faut qu'il y ait l'âme musicale amazigh pour les groupes modernes et s'il s'agit d'un groupe folklorique, il faut que cela soit à 100% amazigh. Le problème pour nous s'est posé au niveau de l'organisation des festivals régionaux». Pour Ben Mohamed, ces festivals régionaux n'ont pas complètement joué leur rôle de sélection : «On a vu arriver ici des groupes qui n'ont rien à voir avec la musique amazigh à part la langue». L'âme amazigh doit, selon notre interlocuteur, s'exprimer dans la musique, les mélodies, les paroles mais aussi dans les costumes ou les tenues des musiciens sur scène. C'est ainsi que s'est achevée cette troisième édition du Festival de musique et chanson amazighs qui, en dépit de couacs liés à l'organisation comme la mauvaise qualité de la sonorisation a été globalement une réussite.