Violence n Le chef-lieu de la commune de Ouacifs, Larbaâ Nath Ouacifs, a vécu l'épouvante durant la soirée d'hier. Cette localité située au pied du Djurdjura a été le théâtre d'une spectaculaire attaque contre le siège de la sûreté de daïra. Tout a commencé peu avant 20 heures quand un important groupe armé a attaqué la caserne de la brigade mobile de la police judiciaire de cette localité située à 35 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Bilan provisoire et non officiel : cinq morts, deux policiers et trois civils. Les terroristes, lourdement armés, ont procédé à la coupure du courrant électrique dans la ville, avant de commencer à tirer au mortier artisanal (hebheb) en direction de l'enceinte de la BMPJ, qui est dominée par une colline sur laquelle se sont vraisemblablement embusqués les terroristes, indiquent les mêmes sources. Un violent accrochage s'en est suivi et les policiers ripostaient énergiquement à cette attaque surprise. Des unités de la gendarmerie et des troupes de l'ANP sont venues en renfort. C'est alors que le groupe terroriste s'est scindé en deux parties, l'une continuait son attaque contre la BMPJ et l'autre s'est accrochée avec les gendarmes et les militaires. Ce matin encore, les habitants étaient sous le choc. Tous les commentaires tournaient autour de cette attaque dont l'impact restera visible durant des jours. C'est que ce qui s'est passé ce vendredi soir a marqué la vie des habitants de Ouacifs. Ils ne se sont pas encore remis de cette longue nuit marquée par une attaque spectaculaire des terroristes islamistes sur une caserne de la Police judicaire sise au centre-ville. «C'était une longue nuit. L'accrochage qui a suivi l'attaque terroriste nous ramène au début des années 1990 durant lesquelles cette même localité était le théâtre de pas mal d'actes similaires» a-t-on appris ce matin de sources locales. «Nul ne sort, ni ne rentre. Les éléments de l'ANP passent au peigne fin tout le monde. Les rideaux de tous les magasins sont baissés», a-t-il précisé. Revenant sur l'accrochage de la nuit dernière, notre source a affirmé que l'échange des tirs a duré prés de deux heures. «Les policiers, gendarmes et autres gardes communaux ont riposté dès les premiers instants de l'assaut terroriste. Il est vrai que ce groupe terroriste au nombre indéfini a fait usage de lance-roquettes, mais les éléments des services de sécurité les ont bien repoussés. Sinon, cela aurait pu être un vrai carnage» a encore précisé la même source. «Bon nombre de maisons sises non loin de la caserne de la BMPJ ont été touchées par des balles perdues donnant ainsi lieu à une panique générale des riverains». «Outre la peur et l'incompréhension qui se lisaient ce matin sur les visages des citoyens, une vaste opération de recherche est lancée par les éléments de l'ANP dans les environs de la daïra de Ouacifs, jusqu'aux massifs forestiers de Tikjda et ceux de Beni Yeni, a par ailleurs précisé notre source. La dernière attaque terroriste enregistrée dans la wilaya de Tizi Ouzou remonte à mardi passé à Azazga où une bombe artisanale a explosé au passage d'un convoi de l'ANP faisant deux blessés parmi les militaires. En outre, signalons que deux terroristes des trois éliminés le 11 juin dernier dans la commune d'Ifilissen, au nord de la wilaya, au lieu-dit Tslata, ont été identfiés. Il s'agit de B. Hocine, âgé de 27 ans et originaire de la localité de Benchoud, dans la wilaya de Boumerdès. Le deuxième terroriste est aussi de la même localité. Il s'appelle Z. Mohamed Esseghir et est âgé de 22 ans.