Où va le MCA ? Le club, qui a été, jadis, la fierté de tout un peuple, vit une situation confuse, dramatique et dangereuse. La guerre de leadership fait rage. Alors que Brahmia affirme qu'il est le président légitime du CSA, le clan Zedek ne l'entend pas de cette oreille. Il prépare même une Assemblée générale extraordinaire sous le regard passif des pouvoirs publics. C'est la bouteille à encre. C'est le panier à crabes. C'est l'imbroglio le plus inextricable. C'est le caniveau dans toute sa puanteur et la liste peut être rallongée à satiété. Qui gouverne ? Qui commande au Mouloudia ? Ghrib ? Zedek ? Brahmia ? Des hommes de l'ombre. Ni la situation financière, ni la situation administrative, et encore moins le statut de ce club sont clarifiés. Ghrib un dirigeant qui se retrouve, à la faveur de la chaise vide, être l'homme à tout faire. Il fait et défait les entraîneurs. Il en est à une douzaine depuis qu'il «rôde» dans le sillage du club. Il refuse de passer le témoin, de reconnaître ce que la loi a légalisé pourtant : une nouvelle équipe dirigeante. On dit qu'il ne veut pas de la venue de la Sonatrach, car sa venue signifierait la fin de son règne. Brahmia, élu réglementairement, est empêché d'exercer son mandat et ses prérogatives. Il ne peut faire respecter le verdict des urnes. Et entre les deux «forces en présence» - du moins celles qui se sont affichées au grand jour - il y a l'Etat, l'administration. Des autorisations de tenues d'assemblées générales (extraordinaire ou ordinaire) sont distribuées, en veux-tu, en voilà. A l'équipe Brahmia. Au clan Zedek. La situation manque de clarté. Depuis quelques années, Omar Ghrib fait tout ce qu'il veut au Mouloudia sans être inquiété. Il est vrai que l'histoire lui retiendra d'être l'un des principaux artisans du titre de champion d'Algérie, décroché lors de la saison 2009-2010, mais force est de constater qu'il s'est distingué par une gestion chaotique, obscure..., voire à la limite des règles judiciaires. Est-il un ange ou un démon ? C'est la question qui taraude les esprits des Mouloudéens. Parachuté depuis environ cinq ans dans les affaires du football national, Omar Ghrib s'est frayé un chemin dans le plus prestigieux club algérien. Mieux encore ! Il s'est fait un nom. Il ne recule devant rien et défie tout le monde... y compris les pouvoirs publics. L'entourage du club estime qu'une personne pareille doit certainement être bien «épaulée» pour agir de la sorte. Il s'est dressé contre d'éventuels investisseurs, Haddad, Louadah, Loungar, et maintenant il veut barrer la route à la puissante compagnie pétrolière, la Sonatrach. Autant d'événements qui en disent long sur le malaise qui ronge le vieux club algérois. Devant cet état de fait, on se demande les raisons du silence radio des pouvoirs publics. Ces derniers ne font rien pour mettre un terme à ce qui se trame au Mouloudia. La Drag n'a-t-elle pas délivré un récépissé attestant que le Club sportif amateur MC Alger a un nouveau président en la personne de Amar Brahmia ? Alors pourquoi n'entame-t-il pas ses fonctions de manière officielle ? Par quelle force de loi, Ghrib lui a interdit l'accès à la «Villa» dernièrement ? Et ce n'est pas fini. Le président sortant, Hamid Zedek, n'hésite pas à organiser une assemblée générale élective pour «élire» un président du CSA, alors qu'il en existe déjà un ! Ce que Zedek est en train de faire n'est-il pas illégal ? Pour certains, ce que fait l'ancien président du CSA n'est que de la poudre aux yeux. Une manière de gagner du temps et troubler davantage une eau déjà bien trouble. Mais tout ce cirque se déroule sous les yeux d'une administration «spectatrice». Le temps est venu pour que l'Etat intervienne. La Drag, la DJSL, la FAF et le MJS sont interpellés pour arrêter cette mascarade qui n'a que trop duré et qui voit un un club et le peuple du Mouloudia pris en otage. L'accusation Amar Brahmia : «Il y a des gens qui veulent saboter le projet» Invité de la chaîne El Djazaïria, hier, Amar Brahmia a indiqué qu'il ne veut pas entrer en conflit avec les «occupants» actuels de la «Villa». Il estime qu'il investira le siège par la force de la loi. «Il faut être réaliste. Le mandat olympique de Zedek est terminé et l'AGE a eu lieu. C'est Zedek lui-même qui m'a appelé au mois de juin dernier pour me solliciter à me porter candidat à la présidence du MCA, alors que je me trouvais en Ethiopie. Malheureusement, il y a des gens qui font tout pour saboter le projet. Le MCA est plus grand que les personnes. Il faut que tout le monde sache que désormais, il y n'aura plus un homme seul qui donne et ramène de l'argent. Le club ne sera plus pris en otage. Notre dossier est conforme et il faut que le peuple algérien sache que les élections ont eu lieu dans tous les clubs car il y a une note méthodologique qui oblige les clubs à les tenir avant le 31 août. Il faut également savoir que je suis membre depuis l'année 2000. Je suis le président du CSA et je ne serai pas le président de la section football. Le CSA est malheureusement l'actionnaire unique et le capital social qui est de 1 million de dinars appartient au CSA et chaque membre a mis 100 000 DA. En plus, les membres ne sont-ils pas démissionnaires et leur démission n'est-elle pas notifiée chez le notaire ?», a déclaré, entre autres, Brahmia. L'argument Zedek : «Qu'il ramène l'agrément» Il faut dire que les deux parties ne lâchent rien. Zedek, le chef de file du groupe Omar Ghrib, ne semble pas près de hisser le drapeau blanc. Son objectif c'est de placer Ghrib à la tête du CSA, à l'occasion de l'AGEx qu'il organisera aujourd'hui. Pour lui, Brahmia ne représente rien. Il ne le reconnaîtra pas, affirme-t-il. «A-t-il ramené l'agrément ? S'il ramène le document, ce sera OK. Pour moi, il ne représente rien. Il m'a trahi en faisant faire signer une pétition lorsque j'ai repris mes 2 millions», a-t-il déclaré. Omar Ghrib abonde dans le même sens en affirmant qu'il a bien accueilli Brahmia et son groupe. «Il est venu et je les ai bien accueillis.J'ai demandé l'agrément, mais il ne l'avait pas. Il avait un bulletin de dépôt. Je voulais faire le rapprochement avec Zedek, mais sans succès», et à Aïzel, de renchérir : «Il a été intégré sur la liste officielle et les 40 membres de l'AG n'ont pas examiné son intronisation ni le changement de cette liste. Il lui faut deux ans d'activité au MCA pour espérer briguer le poste de président», souligne-t-il.