InfoSoir : La formation professionnelle accuse, depuis quelques années, un déficit en matière de stagiaires. Pourquoi ? Et quel est l'effectif cette rentrée ? Mme Alloune : Les parents préfèrent voir leurs enfants accéder à l'université plutôt qu'à un institut ou un établissement de formation professionnelle pour acquérir un savoir-faire ou un métier. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place, depuis 2006 déjà, un dispositif mixte avec le ministère de l'Education nationale. Il s'agit d'une stratégie de communication et d'information en direction des jeunes qui sont encore scolarisés. Pour transmettre le message nous n'hésitons pas non plus à participer à des salons dédiés à la formation ainsi qu'à l'organisation des portes ouvertes. Une campagne d'information et de sensibilisation a été d'ailleurs menée depuis le mois d'avril dernier au profit d'un large public. L'effectif pour cette rentrée prochaine, est de 360 000 stagiaires et nouveaux apprentis. Avec tous ces efforts du ministère, comment expliquez-vous ce déficit en main-d'œuvre qualifiée ? Il faut savoir que beaucoup de nos stagiaires formés dans le bâtiment plus particulièrement, soit 10 %, changent de créneau une fois leur formation terminée pour verser dans l'informel. Et puis les entreprises aussi ne jouent pas le jeu. Pourtant, un fond pour la formation continue existe bel et bien avec obligation faite aux entreprises de former leur personnel et d'accueillir des apprentis. Ces derniers qui suivent leur stage pratique au sein des entreprises sont rarement motivés par celles-ci. La qualité des programmes et la qualification des formateurs sont souvent mises en cause. Qu'en pensez-vous ? Pour répondre aux besoins du secteur, les programmes de formation sont élaborés par des professionnels. Il existe par ailleurs un programme de recyclage destiné aux formateurs dans l'objectif d'adapter leurs connaissances aux nouveautés des différents métiers proposés par la formation professionnelle. Il faut savoir aussi que beaucoup de nos enseignants sont des ingénieurs ou des techniciens supérieurs. Parlez-nous des nouvelles spécialités introduites à la faveur de la réforme qu'a connue le secteur ? Il existe 221 spécialités en termes de formation diplomante dans différentes branches d'activité. Pour ce qui est des formations qualifiantes, le conseil de partenariat a validé la nomenclature de spécialités que nous lui avons soumise. Une nomenclature qui s'adapte aux besoins du marché local et à l'environnement de chaque région. Il est important de signaler que pour cette année nous avons développé des formations de courte durée pour les métiers de greffeur, de fleuriste, de sondeur, de faïencier, de coffreur, etc. En tout, ce sont 80 spécialités destinées aux jeunes illettrés qui, au préalable, devront suivre une préformation de remise à niveau liée à la spécialité choisie.