Ambiguïté Quand les citoyens font des demandes d?audience par écrites, on leur demande d?aller frapper à la porte et quand ils s?exécutent, on leur demande d?écrire. Comment faire ? «Nous recevons les citoyens et les représentants du mouvement associatif chaque dimanche et nous atteignons parfois 30 audiences par semaine.» C?est par ces propos catégoriques que le premier vice-président de l?APC d?Alger-Centre, Rabah Belahouane, a répondu aux accusations des représentants de l?association haï Maurice qui reprochent aux responsables de cette commune leur indifférence, sinon leur manque d?écoute quant aux problèmes vécus par les citoyens de ce quartier de la capitale. Sans équivoque ni hésitation, il a martelé : «Pourvu qu?ils s?organisent et qu?ils viennent et posent les problèmes de leur quartier, les portes de l?APC sont ouvertes et les convocations des citoyens sont constamment envoyées» pour arriver justement à cette gestion commune des affaires de la cité. D?ailleurs, ajoute-t-il, «le citoyen a droit à une audience tous les six mois. Alors comment peut-on refuser une audience à une association qui va venir discuter des problèmes de tout un quartier ?» Aussi, clame-t-il que les allégations de ceux qui disent qu?ils n?ont pas été reçus en audience par ses services «s?inscrivent en faux par rapport à notre volonté proclamée de travailler avec les associations». A l?évidence, «nous ne pouvons pas gérer les affaires de la collectivité sans les associations et c?est pourquoi, d?ailleurs, nous-mêmes, nous demandons aux gens de s?organiser, non pas uniquement en comité de quartier, mais aussi en comité d?immeuble et proposons à leur débat et suggestions nos plans d?aménagement urbain en matière d?hygiène, d?éclairage, etc.» Toutefois, à la question de savoir pourquoi les multiples correspondances de l?association précitée n?ont pas eu la moindre suite de la part des services concernés, M. Belahouane a rétorqué qu?à sa connaissance, ces documents ne sont jamais parvenus à ses services, en tenant à préciser cependant que, peut-être, cette correspondance s?est égarée dans les méandres de la bureaucratie de l?administration. S?agissant de la fameuse baraque édifiée en plein centre du quartier par un habitant qui ne réside plus sur place, le vice-président de l?APC d?Alger-Centre a presque avoué l?impuissance de la mairie devant ce problème. Il a admis cependant que compte tenu de sa situation précaire, cette personne a pu bénéficier d?un logement en cours de réalisation sur le site de Mahelma qui n?est pas encore prêt (retards considérables en VRD), indiquant au passage que 400 familles sont attributaires dans ce site. Mais cette personne, qui a laissé une vieille et un enfant dans cette chaumière, ne répond pas aux multiples convocations que lui a adressées l?APC et a refusé la solution provisoire préconisée par la mairie qui consiste à l?évacuer vers un chalet. Pour toutes ces raisons, M. Belahouane renvoie la balle dans le camp de l?association de ce quartier et lui demande d?apporter sa propre solution si elle en a. Quant aux autres problèmes vécus par cette commune d?environ 100 000 habitants, M. Belahouane les a résumés dans ce qui suit : la vétusté du bâti qui a plus d?un siècle d?existence et la zone dans laquelle se trouve le quartier de haï Maurice est concernée par ce phénomène, la vétusté du réseau AEP et le problème du logement qui demeure, en dépit de l?effort consenti et qui a été aggravé par les conséquences du dernier séisme, même si des dispositions ont été prises avant ce tremblement de terre. Selon notre interlocuteur, 55 immeubles vétustes ont été démolis et 355 familles évacuées vers des logements de la commune qui ont été soit achetés soit réalisés. Dans ce chapitre, pour la première fois, l?APC a lancé un processus d?expertise de tout le bâti en collaboration avec l?Usthb. Il y a, enfin, l?épineux problème du chômage que la commune essaye de résoudre par des formules qui entrent dans le cadre de l?Ansej (accord-cadre), du Salon, le 19 mai, de la création de PME où 500 personnes d?Alger-Centre sont concernées. Autrement dit, la commune travaille avec les moyens du bord pour régler des problèmes qui dépassent largement ses moyens financiers et matériels. - De 1998 à 2002, l?APC d?Alger-Centre a distribué un total de 2 000 logements. - 1 000 logements dans le cadre de la resorption de l?habitat précaire et les immeubles vétustes. - 1 200 au titre du logement social - 400 familles sont destinataires de logements non encore réceptionnés dans le site de Mahelma. - Statutairement, les APC ont le droit de percevoir 5 % de la TVA et la taxe de séjour de l?ordre de 20 DA per capita, c?est-à-dire par nuitée dans les hôtels et 50 DA quand ce sont plusieurs personnes - Les ressources locales sont encaissées par le Fonds local des collectivités locales (Flcl) - Alger-Centre connaît un flux de 800 000 personnes par jour. - L?APC d?Alger-Centre a recensé 4 000 familles démunies et leur accorde 5 000 DA par an au titre d?aide communale sur la base d?une enquête sociale préalable.