Il est encore une fois question de relancer cet immense projet lancé au début des années 70. Entravé par des pressions climatiques et soumis aux affres de l'abattage des arbres, durant de longues années, le barrage vert va-t-il enfin être réhabilité pour notre bien-être à tous. Des études en ce sens sont actuellement en cours de finalisation afin de préserver cette ceinture «clé» dans la lutte contre la désertification en Algérie. De longues années après son lancement, le Barrage vert a subi d'importantes dégradations causées essentiellement par l'abattage des arbres et les pressions climatiques, imposant ainsi la nécessité de ce nouveau programme qui sera lancé «prochainement», selon la Direction générale de forêts (DGF). En 2010, une étude sur l'évaluation des réalisations dans le cadre du Barrage vert, comprenant la proposition d'un plan d'action pour sa réhabilitation et son extension, a été lancée. «En attendant la finalisation de l'étude portant sur la réhabilitation du Barrage vert, l'accent est mis essentiellement sur la réhabilitation des sites qui ont connu des dégradations avancées et la consolidation du patrimoine existant par des opérations d'entretien des plantations forestières sur 1 120 ha et de mise en défens sur 235.500 ha», a déclaré à l'APS le directeur général des forêts, M. Mohamed Seghir Noual. Avant même le lancement du programme de sa réhabilitation, le Barrage vert bénéficie déjà de plusieurs actions qui contribuent directement ou indirectement à sa consolidation, notamment sur sa périphérie. Ainsi, «l'intervention qui concerne l'espace prévu pour le Barrage vert bénéficie d'importants programmes de préservation, de consolidation et dans la mesure du possible d'extension, dans le cadre du programme d'action quinquennal 2010-2014», a précisé M. Noual. Les actions essentielles concernent notamment la protection des parcours steppiques, la constitution et la gestion d'un potentiel alfatier de plus de 500 000 ha sous forme d'un fonds alfatier, la protection contre l'ensablement des agglomérations, des périmètres agricoles et des principales infrastructures socio-économiques des wilayas du Sud. Ce programme consiste également en la création de l'Entreprise nationale du génie rural ainsi que 9 entreprises régionales de développement forestier (ORDF). Quant au programme d'extension du Barrage vert, près de 418 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) dont 232 projets de proximité de lutte contre la désertification (PPLCD) ont été lancés dans 215 communes et près de 387 localités, selon M. Noual. Une fierté algérienne Outre la reconstitution des massifs forestiers dégradés de l'Atlas saharien avec une superficie de 300 000 ha traités, ce projet a permis la protection des centres de vie et des infrastructures socio-économiques contre l'ensablement à travers la fixation de dunes et les ceintures vertes sur près de 5 000 ha. Lancé au début des années 70, le Barrage vert a toujours été entravé par les pressions climatiques qui constituent une source d'inquiétude permanente pour l'administration forestière. «De grands efforts sont à fournir dans les régions concernées afin de redonner au Barrage vert sa vocation initiale qui est celle de grand rempart contre la désertification», estime M. Noual, soulignant que ce projet, plus de 40 ans après son lancement, est toujours considéré comme un moyen «incontournable» dans la lutte contre la désertification. «Il a en outre permis le désenclavement des populations par la mise en place des réseaux de pistes sur plus de 5 000 km et la mobilisation de la ressource hydrique au profit de développement rural qui vise la protection des ressources naturelles avec l'amélioration des conditions de vie des populations locales», a-t-il ajouté.