Spectacle - La musique algéroise à l'honneur à Rabat grâce à Abdelkader Chaou et Nadia Benyoucef. La musique algéroise, dans ses variantes asri (moderne), andalouse et chaâbie était à l'honneur, hier, au théâtre Mohammed-V à Rabat, grâce au merveilleux spectacle offert par deux de ses représentants, Abdelkader Chaou et Nadia Benyoucef. Ce spectacle s'inscrit dans le cadre des Journées culturelles algériennes au Maroc (1er au 7 décembre) qui se déroulent à Rabat, Casablanca et Marrakech. Accompagné par l'orchestre mixte de variétés dirigé par le maestro Kamel Mati, les deux artistes qui se sont produits séparément, ont magistralement interprété les chansons symbolisant le genre algérois et leurs célèbres tubes que l'assistance reprenait en chœur. Première à entrer sur scène, Nadia Benyoucef, en costume algérois (badroun), a interprété avec sa belle voix, reconnaissable parmi tant d'autres, dix chansons pour gratifier le public r'bati d'une soirée mémorable. Les chansons Bahdja Madinat El-Djazaïr, Yakhouya Ya Azizi, Yal Warda, Twahacht El Bahdja, et Mal Habibi Malou, ont été celles qui ont le plus enflammé le public, notamment les femmes, venues nombreuses à la rencontre de leur idole pour écouter «on live» sa voix. Quant à Abdelkader Chaou, très apprécié au Maroc où il s'est produit plusieurs fois, il a gratifié le public de dix belles chansons puisées de son riche répertoire et du patrimoine algérois. Un accueil tout particulier a été réservé aux titres : Ya Adraa Fin Amalik, Lahmam de Hadj M'hamed El-Anka, El ouelf Kif Sahel, de Mohamed Zarbout, El Casbah Ana oulidek et surtout Djah Rabi Ya Djirani. Néanmoins, à la fin de cette soirée, d'une heure trente, le public est resté sur sa faim puisque le duo Abdelkader Chaou - Nadia Benyoucef qu'il attendait passionnément, n'a pas été formé pour la circonstance. C'était, en effet, l'occasion rêvée pour le public d'écouter, à Rabat, leur très célèbre chanson Yal Waldin ou El Kahwa Wa Lattey. Par ailleurs, la projection du long métrage Mascarades (2007) de Lyes Salem, à Rabat, a inauguré la semaine du film algérien. Outre Mascarades, quatre autres films sont au programme de cette semaine, à l'instar de Hors-la-loi (2010) de Rachid Bouchareb, L'envers du miroir (2007) de Nadia Cherabi, La maison jaune (2008) de Amor Hakkar et Arezki, L'indigène (2007) de Djamel Bendedouche. Ce dernier film a été programmé à la dernière minute à la place de Parfums d'Alger (2012) de Rachid Benhadj qui a été annulé, tout comme Zabana (2012) de Saïd Ould Khelifa, qui devait lancer cette manifestation cinématographique. - Le directeur de la Cinémathèque algérienne, Liès Semiane, a déclaré que la déprogrammation de ces deux films est due au fait qu'ils n'ont pas fini leur exploitation commerciale. Il a estimé qu'au contraire, cette manifestation était l'occasion de leur faire de la promotion et de la publicité pour un meilleur accueil du public. En outre, il a indiqué à l'APS que la présence de la délégation culturelle algérienne au Maroc était une opportunité pour renouer le dialogue en vue d'un partenariat futur, notamment dans la formation des opérateurs techniques, l'échange de films algériens et marocains et l'organisation de semaines de films dans chaque pays. S'agissant du film Mascarades, qui a reçu plusieurs distinctions internationales, une spectatrice a estimé que cette comédie satirique sur l'hypocrisie, la cupidité et le mensonge des gens dans la vie montraient à quel point la société avait perdu ses valeurs. Elle considère que le film de Lyès Salem dépeint des situations qui pouvaient se dérouler n'importe où au Maghreb.