Absence Aucun signe dans nos villes et dans nos murs n?annonce le déroulement de cet événement sportif qui devrait avoir lieu dans moins de quatre mois. Hormis la Télévision nationale qui consacre dans ses différents magazines et à travers une tribune spécialisée (Ennadi Erriadhi Le Club sportif) des sujets liés à cet événement ainsi que quelques articles de quotidiens qui traitent régulièrement de l?état d?avancement des travaux des infrastructures et de la préparation de nos équipes, aucun autre signe attractif ne fait référence à ces jeux. A l?ère de la communication et du satellite, l?Algérie accuse un grand retard autant inexpliqué qu?inexplicable. C?est une grande défaillance. La responsabilité du comité d?organisation, et par ricochet des pouvoirs publics censés donner à ces joutes une importante dimension médiatique, est grande. Car comment expliquer qu?aucun panneau, logo ou mascotte ne traîne sur les murs de nos villes ? Aucun gadget ou produit de merchandising n?est dans nos souks et grandes surfaces. Le premier numéro d?une revue consacrée aux Jeux ne verra le jour que le mois prochain ! Où sont également les sponsors et les partenaires qui véhiculeront la pub autour de ce rendez-vous ? Les choses ont l?air de traîner et ce ne sont pas les assurances de Djaâfar Yefsah, président du comité d?organisation, et celles de Abderazak Dekkar, le président de la commission information, qui vont nous faire changer d?avis sur les retards et les insuffisances qu?accuse la campagne médiatique autour des Jeux arabes. C?est à se demander si vraiment il y a de la stratégie ou c?est de la navigation à vue. Le report de ces Jeux pour cette année, à cause du séisme du 21 mai 2003, a tout chamboulé et semble avoir créé plus de problèmes au comité d?organisation que si ces joutes s?étaient déroulées en leur temps malgré les retards considérables enregistrés dans les infrastructures. Aujourd?hui, les Algériens sont plus branchés sur l?Euro de football au Portugal et les jeux Olympiques d?Athènes, que sur les Jeux arabes qui n?enthousiasment pas outre mesure le commun des citoyens. Alors qu?à l?époque, les Jeux méditerranéens de 1975, les Jeux africains de 1978 ou bien la CAN 1990 avaient suscité beaucoup d?intérêt. Quelles sont les raisons de tout ce retard ? Toutes les pistes convergent vers le problème de moyens financiers qui ne se posent pas en termes de manque, mais en termes de procédure et de mise en place des budgets. La machine à laquelle on a confié est lourde et handicapante. Il n?y a qu?à voir le déroulement des financements des chantiers de rénovation des infrastructures sportives pour se rendre compte des retards et des incohérences nés de ce type de gestion. Evidemment, le comité d?organisation se défend d?avoir organisé des portes ouvertes sur les Jeux dans une trentaine de wilayas, que tout le programme publicitaire est prêt, en étroite collaboration avec l?Anep, qu?un potentiel de 400 entreprises est là pour s?impliquer dans la réussite des Jeux, mais la couverture médiatique reste cruellement insuffisante pour ne pas dire absente. Au moment où le monde arabe vit un contexte explosif, avec les guerres en Irak et en Palestine, les Jeux consacrés à cette partie du globe peuvent être un tremplin pour unifier les avis et les positions et donner à une entité ébranlée par les conflits politiques et d?intérêt une meilleure image que celle reflétée par la réalité. C?est cela aussi les Jeux.