Communiqué final - «Un ''dialogue'' basé sur le respect de l'intégrité territoriale du Mali et le rejet du terrorisme, pour régler la crise dans le pays». C'est ce à quoi se sont engagés, hier, le gouvernement malien et les groupes armés Ansar Dine et MNLA, qui discutaient directement pour la première fois depuis le début de la crise. C'est autour du Président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur pour la Cédéao, que se sont retrouvés au Burkina Faso une délégation du gouvernement malien et des émissaires d'Ansar Dine, et de la rébellion tatguie du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Durant leur toute première rencontre à trois, Bamako et ces mouvements armés ont convenu «d'observer une cessation des hostilités» et «ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif», selon le communiqué final. «Principes» majeurs sur lesquels ils se sont entendus : «respect de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Mali», «rejet de toute forme d'extrémisme et de terrorisme» et «respect des droits de l'Homme, de la dignité humaine et des libertés fondamentales et religieuses». Bien que le sujet sensible relatif à l'application rigoureuse de la charia n'ait pas été évoqué explicitement dans la déclaration finale, les envoyés de Bamako ont tenu à réitérer que «la laïcité est un préalable à l'ouverture du dialogue». Or, si Ansar Dine a fortement évolué récemment en prenant ses distances avec les «terroristes» et en déclarant renoncer à imposer la charia dans tout le Mali, il a exigé jusque-là de pouvoir la faire appliquer dans les zones sous son contrôle. Quant au MNLA, il a cessé officiellement de réclamer l'indépendance pour ne plus plaider que le droit à «l'autodétermination». «L'autodétermination est quelque chose qui sera discuté autour de la table» de négociations, a expliqué le chef des émissaires du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, après la rencontre. Mais, signe des divisions du mouvement, un porte-parole, Mohamed Ag Assarid, a aussitôt rectifié : même «la question de l'indépendance et de l'intégrité territoriale» devra être sur la table. Les difficiles discussions qui s'annoncent sont très critiquées par certains acteurs politiques maliens, hostiles à tout compromis. Mais si elles aboutissent, l'intervention militaire africaine en cours de préparation devrait ne viser que les «terroristes» d'Aqmi et du Mujao. Dans le même temps, Alassane Ouattara, chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a appelé depuis Paris, à déployer «dans les meilleurs délais» une force africaine pour chasser les islamistes armés qui dominent seuls le nord du Mali depuis juin.