Des représentants du pouvoir malien et des groupes armés Ansar Dine et MNLA se retrouvent mardi autour du médiateur régional Blaise Compaoré pour leurs premières discussions directes, en quête d'une solution à la crise au Mali, dont le Nord est contrôlé par des islamistes armés. Rendez-vous a été pris à 16H00 (locales et GMT) au palais présidentiel de Ouagadougou. Autour du président burkinabè Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), se retrouveront une délégation du gouvernement malien, conduite par le chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, et des émissaires d'Ansar Dine, l'un des groupes islamistes occupant le Nord malien, et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Mais l'heure n'est pas encore à des négociations de paix pour régler la crise dans le nord du Mali aux mains des islamistes qui en ont évincé en juin les rebelles du MNLA avec qui ils avaient mis en déroute l'armée malienne début 2012. Face à une situation "critique", il s'agit pour l'instant de "trouver un cadre pour engager le processus de dialogue direct entre les parties", expliquait dimanche M. Compaoré. A la sortie d'un entretien lundi avec lui, le ministre malien des Affaires étrangères a également indiqué que la rencontre de mardi devait servir à examiner "les possibilités d'amorcer un dialogue". Il a surtout rappelé les lignes rouges fixées par Bamako à toute négociation: respect de l'intégrité territoriale du Mali et du caractère laïc de l'Etat. Côté Ansar Dine, on se disait mardi prudemment prêt à "écouter" les émissaires de Bamako. Ce mouvement essentiellement composé de Touareg maliens a, au moins dans son discours, fortement évolué sous la pression du Burkina et de l'Algérie, l'autre pays médiateur: il a dit renoncer à imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, mais pas dans les zones sous son contrôle, et s'est déclaré prêt à aider à débarrasser le Nord du "terrorisme".