L'Union africaine (UA) juge "urgent" que les autorités maliennes de transition mettent en place une structure pour dialoguer avec les groupes armés du nord du Mali, a déclaré le Haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya. "Il est urgent d'avoir cette structure", a déclaré l'ex-président burundais Pierre Buyoya à l'issue d'un entretien à Ouagadougou avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise malienne. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, avait annoncé, lors du sommet de la Cédéao le 11 novembre à Abuja, que "des assises nationales auront lieu prochainement et qu'aussitôt après, le comité de négociations sera mis en place", a rappelé le Haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel. "Nous attendons tous avec impatience que cela soit fait, parce que c'est un élément important. Le médiateur ne peut pas avancer s'il n'y a pas au moins deux parties à la table des négociations", a insisté M. Buyoya. Des discussions intermaliennes devraient aussi inclure le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et Ansar Dine, considérés comme des interlocuteurs légitimes par Bamako et la Communauté internationale. M. Buyoya a par ailleurs bien accueilli les dernières déclarations d'Ansar Dine, qui depuis Ouagadougou a proposé d'aider à "débarrasser" le nord du Mali du "terrorisme" et des "mouvements étrangers". "C'est certainement un pas dans la bonne direction. Maintenant c'est à la table des négociations qu'on verra si ces déclarations sont réelles, mais sinon cela rencontre la position de la communauté internationale, de l'Union africaine en particulier", a réagi le représentant de l'UA, ajoutant qu'"il faut négocier avec les groupes, les mouvements rebelles maliens qui acceptent le principe de l'unité nationale, l'intégrité territoriale mais aussi la laïcité de l'Etat", a-t-il insisté. Les dirigeants africains réunis à Abuja ont approuvé l'envoi - qui doit encore recevoir l'aval de l'ONU - de 3.300 hommes dans le nord du Mali pour chasser les groupes armés qui occupent la région. Ils ont toutefois dit préférer une solution politique, réclamant un "comité national" pour le dialogue entre Bamako et les groupes armés non "terroristes".