Solution - Pour réduire les délais de réalisation de logements, les autorités semblent avoir choisi l'option des nouvelles techniques. Les responsables du secteur du logement aspirent, à travers cette nouvelle stratégie, à rattraper le retard accusé dans le programme des projets de logements. «A la fin 2012, seuls 50 % des projets prévus par le programme quinquennal de logements ont été lancés», a précisé le ministre de l'Habitat affirmant que «la priorité actuelle est de rattraper le retard accusé et c'est pourquoi une grande partie des projets restants sera lancée en 2013». Dans cette perspective, un protocole d'accord entre la SGP INDJAB et deux entreprises portugaises portant sur la création de deux usines de fabrication de logements a été signé récemment, a indiqué, hier, mercredi, le président de ce directoire, Hafid Fassouli. La capacité de production de cette usine dépasserait les 20 000 logements par an, selon M. Fassouli. Les Portugais, à travers ces deux sociétés nouvellement créées, vont introduire un nouveau procédé dans la construction de logements qui consiste à fabriquer la charpente métallique et les panneaux préfabriqués en usine puis leur installation sur le site des projets d'habitat. «L'Algérie a opté pour l'industrialisation du bâtiment par de nouvelles technologies de construction qui nous arrangent mieux. Ces nouveaux systèmes répondent favorablement à nos besoins, d'autant que nous vivons dans une zone sismique», a-t-il expliqué. Les deux nouvelles usines sont capables de réaliser plus de 20 000 logements par an, après leur installation qui se fera au plus tard au début du second trimestre 2013. «Actuellement, nous sommes dans la phase de création, mais il y a des aspects d'ordre technique qui nécessitent toute une programmation et qui nous laissent penser que d'ici au début du 2e trimestre 2013, les usines seront installées», a-t-il estimé. Concernant les sites industriels où seront implantées les deux usines, le choix s'est porté sur deux sites à Annaba et à Oran. Outre le logement, ce type d'industrie peut également contribuer à la construction d'écoles, d'hôpitaux et autres équipements, affirme M. Fassouli. Le protocole d'accord signé avec des entreprises portugaises exige une formation, théorique et sur chantier, du personnel algérien en Algérie et au Portugal. Par ailleurs, la SGP INDJAB est en discussion avec d'autres entreprises sur le même programme de construction de logements. «Nous sommes en discussions avec d'autres partenaires, notamment des entreprises espagnoles. Nous allons également discuter avec des entreprises italiennes», a ajouté M. Fassouli. En outre, une autre société mixte algéro-italienne dans le domaine de l'industrie du logement est en cours d'installation, selon le président de la SGP INDJAB. Implantée à Alger, cette entreprise est en mesure de réaliser 2 000 logements par an en usine, avant de les monter sur chantier. Le gouvernement, qui va lancer des projets de réalisation de 800 000 logements «en urgence», a entamé des discussions avec plusieurs pays pour prendre en charge une «bonne» partie des projets de logements publics, a encore précisé M. Fassouli. La feuille de route de ces partenariats comprend notamment l'introduction des techniques modernes de construction ainsi que l'installation des usines de préfabrication lourdes et légères de logements. Priorité aux sociétés mixtes La priorité sera accordée, lors des appels d'offres, aux sociétés algériennes qui concluront des partenariats avec des entreprises étrangères. Ce qui devrait leur permettre de moderniser leurs outils de production et leurs techniques de réalisation, a indiqué le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. M. Tebboune a déclaré, à l'issue d'une série de rencontres avec les opérateurs étrangers, que «le nouveau cahier des charges relatif aux appels d'offres pour la réalisation de projets de logements concernera essentiellement les sociétés ayant un haut niveau de réalisation et réussi à moderniser leurs outils de travail et leurs techniques de réalisation grâce à des partenariats avec des entreprises étrangères». Le ministre a salué la «dynamique» que connaît le secteur privé dans le domaine du bâtiment. Malheureusement, dit-il, «les textes actuels ne nous permettent pas de leur attribuer des marchés de gré à gré, cependant, la priorité leur sera accordée lors des appels d'offres». Il a en outre exprimé sa volonté d'impliquer les microentreprises dans ce processus «afin qu'elles puissent se débarrasser définitivement des méthodes traditionnelles de réalisation». AADL : 5 000 faux certificats de résidence Le ministre a déclaré avoir mis en œuvre un fichier national des demandeurs de logements. Une enquête sera, d'ailleurs, menée pour toutes les demandes de logements en faisant appel au fichier national. Le ministre s'est dit déterminé, à travers ce dispositif, à appliquer le principe selon lequel chaque citoyen a droit au soutien de l'Etat uniquement une seule fois. Dans ce sillage, M. Tebboune a appelé les citoyens, qui avaient bénéficié par le passé d'un programme quelconque de logements, de retirer leurs dossiers, de sorte qu'ils ne soient pas rejetés après consultation du fichier national. Pour ce qui est des logements location-vente de l'AADL, il a de nouveau affirmé que la priorité sera accordée aux demandes 2001 et 2002, ajoutant que les dossiers de cette catégorie de demandeurs doivent être mis à jour, eu égard aux changements qui auraient pu les concerner. Les investigations préliminaires effectuées par l'AADL ont révélé la falsification d'environ 5 000 certificats de résidence que leurs auteurs ont déposés à la wilaya d'Alger alors qu'ils résident dans d'autres wilayas du pays. Autre nouveauté, le gouvernement envisage la construction de près de 150 000 nouveaux logements selon la formule location-vente AADL «destinés essentiellement à la classe moyenne dont le revenu mensuel ne dépasse pas six fois le SNMG».