Calendrier - Demain, vendredi 21 décembre, les descendants des Mayas célèbrent une grande ère pour cette civilisation millénaire. Certaines croyances veulent que cette date coïncide avec la fin du monde... Si la civilisation maya a été l'une des cultures les plus riches et éclairées d'Amérique, ses descendants en Amérique centrale et au Mexique sont aujourd'hui discriminés, exploités et en proie à la misère. Au Guatemala, où presque la moitié de la population est indigène, ils ont même été victimes de génocide. Les Mayas, qui connurent leur apogée entre 250 et 900 après notre ère en Amérique centrale et au Mexique, ont été plongés dans une période de décadence vers le XIIIe siècle, mais le cruel destin de leur descendance a été précipité par l'arrivée des colons espagnols, qui les ont soumis à l'esclavage et à des conditions de vie misérables, soulignent experts et historiens. Depuis la conquête espagnole, «la population indigène (maya) est considérée comme une main-d'œuvre bon marché (...) comme un outil de production (...) et elle se trouve exclue des politiques publiques». Aujourd'hui au Guatemala, petit pays qui concentre la majeure partie de la communauté maya, ces derniers se trouvent toujours exclus et souffrent d'un accès limité à l'éducation, à la santé ou aux services de base. En outre, leurs langues ne sont pas reconnues officiellement. Au sein de la communauté indigène guatémaltèque, qui représente 42% des 14,3 millions d'habitants, la pauvreté atteint un taux de 80%. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), 58,6% des enfants indigènes souffrent de malnutrition chronique et la mortalité infantile atteint dans la communauté le taux alarmant de 40 pour 1 000 naissances. La misère sociale et l'exploitation, dont ils sont victimes, avaient même été à l'origine de la création en 1994 dans le Chiapas (sud du Mexique) de l'Armée zapatiste de libération nationale, qui souhaitait attirer l'attention sur la condition des peuples indigènes. Au Guatemala, les Mayas ont payé un très lourd tribut lors de la guerre civile (1960-1996), lorsque des commandos de l'armée se sont rendus coupables de massacres de villages entiers. Pendant ce conflit, plus de 600 massacres d'indigènes ont été perpétrés. Ces tueries aveugles ont visé femmes, enfants et personnes âgées, contraignant des dizaines de milliers de personnes à chercher refuge dans le sud du Mexique. Le conflit armé a été exploité comme un prétexte pour exterminer les peuples indigènes physiquement et spirituellement. L'activisme de leur représentante la plus célèbre, Rigoberta Menchu, lui a valu le prix Nobel de la Paix en 1992.