Négociations - Au moment où la Russie, qui s'active pour trouver une solution à la crise en Syrie, essuie un refus de l'opposition syrienne de négocier, l'émissaire international Lakhdar Brahimi est attendu aujourd'hui à Moscou. Ainsi, Moscou, dans ce dossier, compte «avoir une vue d'ensemble, avec les points de vue des deux parties» dans le conflit en Syrie, à l'issue de cette rencontre prévue à 08h 00 GMT, a déclaré hier M. Lavrov lors d'une conférence de presse. M. Brahimi, qui avait souhaité lui-même des consultations avec la direction russe, arrive en Russie tout juste après ses négociations à Damas avec le président Bachar al-Assad et l'opposition syrienne. Moscou, qui prône «des initiatives énergiques et déterminées pour faire cesser le bain de sang" en Syrie, a accueilli cette semaine un vice-ministre des Affaires étrangères syrien, Fayçal Mokdad, et a appelé hier le président Bachar al-Assad à faire le "maximum" pour concrétiser ses intentions de dialoguer avec l'opposition. La diplomatie russe a également annoncé hier avoir invité le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Moaz El-Khatib, pour des négociations en vue d'un règlement du conflit. Mais M. Khatib a fermement rejeté cette initiative. "Nous avons dit clairement que nous n'irions pas à Moscou (...)», a-t-il déclaré à la chaîne satellitaire Al-Jazeera basée au Qatar (l'un des principaux pays alliés à l'opposition syrienne). M. Khatib exige de Moscou «de publier un communiqué clair demandant le départ du président Bachar al-Assad, ainsi qu'un "ordre du jour clair dans un pays neutre et via l'émissaire international Lakhdar Brahimi», pour réexaminer sa position. Dans ce contexte, le Front jihadiste Al-Nosra, qualifié par l'inspirateur de la Coalition nationale, Riad Seif, dans une interview accordée au quotidien Français Le Figaro au courant du mois, de «modérés», a évoqué pour sa part pour la première fois son ambition d'instaurer une gouvernance islamique dans la Syrie de l'après-Assad, dans un enregistrement sonore mis en ligne. Ce groupe a revendiqué des centaines d'attaques et plusieurs dizaines d'attentats suicide. Pour sa part, M. Brahimi a appelé à former en Syrie un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs, mais ne s'est pas prononcé sur le sort de M. Assad, alors que des informations de presse avaient évoqué un éventuel accord russo-américain prévoyant le maintien de M. Assad jusqu'au terme de son mandat en 2014, sans possibilité de se représenter. Des dirigeants russes ont cependant démenti l'existence de cet accord entre les deux pays tout en se défendant de soutenir le régime en place. Ils déclarent défendre le droit international et craindre le chaos et le terrorisme.